Cryptomonnaies : des vols de plus de 1 G$ en 2018

Par La rédaction | 15 octobre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : 123RF

Il n’y a pas que les investisseurs qui s’intéressent aux cryptomonnaies. Les pirates informatiques aussi. Un récent rapport de la société de sécurité Ciphertrace révèle qu’ils ont dérobé près d’un milliard de dollars américains (1,3 G$ CA) sur les plateformes de cryptomonnaies, au cours des neuf premiers mois de 2018.

Manifestement, la baisse des cours du bitcoin et autres cryptomonnaies n’a pas calmé les ardeurs des pirates informatiques. De janvier à septembre 2018, ils se sont emparés d’un butin de 927 millions de dollars (1,2 G$). À ce rythme, ils dépasseront aisément le milliard de dollar américains d’ici la fin de l’année.

Ce montant représenterait 3,5 fois l’ensemble des fonds volés aux bourses d’échange de ces devises virtuelles en 2017. La somme des larcins atteignait l’an dernier 266 millions de dollars US (346,7 M$ CA).

DES CAMBRIOLAGES MAJEURS…

ll faut dire que plus de la moitié des sommes volées cette année l’ont été lors d’un seul et même piratage, qualifié désormais de « casse du siècle ». En janvier, la plateforme japonaise Coincheck a été victime d’un vol de 530 millions de dollars américains (690,7 M$ CA). Parions que ce n’est pas de cette manière qu’ils avaient envie de démarrer l’année…

Des pirates ont aussi mis la main sur 195 millions de dollars américains (254 M$ CA) chez BitGrail, 60 millions (78,2 M$ CA) chez Zaif et 40 millions (52 M$ CA) chez Coinrail. Un véritable pillage.

ET DES « PETITS » LARCINS

Cependant, les opérations ne sont pas toujours aussi spectaculaires. Ciphertrace note la multiplication des vols plus « modestes » dont les montants varient de 20 à 30 millions de dollars américains (26 à 39 M$ CA).

Certains pirates s’en prennent aux failles de sécurité présentes dans ces plateformes. D’autres manipulent les employés de ces dernières pour obtenir des codes d’accès.

TOUT EST RELATIF

L’augmentation du butin des pirates doit être mis en perspective avec l’augmentation du nombre de plateformes. Selon Cryptolia, on en dénombre plus de 175, dont certaines se montrent beaucoup plus vulnérables que d’autres aux cyberattaques. Il y a aussi de plus en plus de devises virtuelles en circulation.

LES BONNES VIEILLES BANQUES TRINQUENT AUSSI

Par ailleurs, les banques traditionnelles ne sont pas épargnées. Les Échos rappelle qu’à elle seule, la bande des « Carbanak », qui se spécialise dans la cybercriminalité bancaire, a coûté plus d’un milliard d’euros (1,5 G$ CA) aux banques mondiales, entre 2013 et 2018. En juin dernier, le Fonds monétaire international sonnait l’alarme quant aux risques de pertes que la cybercriminalité fait courir aux banques.

MOINS DE BLANCHIMENT

Toujours selon Ciphertrace, la lutte contre le blanchiment d’argent et la cybercriminalité en crypto-actifs est en progression. De nombreux pays auraient adopté des lois sévères contre le blanchiment d’argent, lesquelles auraient servi à se débarrasser des devises numériques « sales ».

Presque la totalité (97 %) des paiements directs en bitcoin provenant de sources criminelles identifiables ont été reçus par des bureau de change non réglementés dans des pays vulnérables au blanchiment d’argent.

Le 9 juin dernier, le ministère des Finances du Canada annonçait d’ailleurs de nouvelles règles concernant le recyclage d’argent issu de la criminalité et du financement du terrorisme, devant entrer en vigueur à l’automne 2018. Les plateformes d’échange de cryptomonnaies du pays seraient considérées comme des entreprises de services monétaires. Elles devraient aussi rapporter toutes transactions dont la valeur dépasse 10 000 dollars. Toutefois, le ministère a annoncé en août dernier que ces modifications n’entreraient pas en vigueur avant la fin de 2019.

La rédaction