Des occasions d’investir dans les marchés émergents

Par Sylvie Lemieux | 24 août 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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En période d’inflation, les investisseurs auraient intérêt à regarder du côté des marchés émergents, selon Patricia Perez-Couttz, gestionnaire de portefeuille pour Gestion de capital Pender.

Les tendances inflationnistes à l’échelle mondiale ont conduit à une surperformance de certaines économies, principalement celles liées aux matières premières. Il est donc possible d’y trouver des occasions d’acheter des titres d’entreprises solides à de faibles valorisations, soutient-elle dans un récent commentaire publié sur le site de la société de placements où elle fait état des premiers résultats du Fonds d’impact de marchés émergents Pender lancé en avril dernier.

À la fin mai, le fonds détenait 17 placements dans divers marchés émergents. Comme stratégie d’investissements, Pender privilégie la sélection des titres plutôt qu’une concentration dans un pays ou un secteur particulier.

« On investit dans des entreprises saines qui peuvent réaliser des bénéfices économiques durables, explique Patricia Perez-Couttz. Comme nous croyons que le marché récompense ce type d’entreprises avec des prix à long terme et composés, on se concentre uniquement sur les modèles d’affaires des entreprises au sein d’un portefeuille concentré. »

UNE APPROCHE À PRIVILÉGIER

Actuellement, le fonds détient des positions dans des secteurs comme les services de communication, les banques, les services financiers diversifiés, les technologies de l’information, les biens de consommation de base et la consommation discrétionnaire. Ces placements représentent 56 % du portefeuille.

Ces investissements se concentrent principalement en Chine, en Inde et en Indonésie, où ils représentent 39 % du portefeuille.

Il en résulte une exposition plus grande et diversifiée que celle de l’indice MSCI des marchés émergents, une approche à privilégier selon Mme Perez-Couttz.

« Cet indice a été construit non pas sur la base de la qualité de ses titres, mais plutôt sur des considérations techniques ou de volume, dit-elle. Par conséquent, il est investi actuellement à plus de 30 % dans des sociétés chinoises, ce qui va à l’encontre de l’essence même de la diversification. Il a fortement exposé les investisseurs à des risques démesurés dans les fonds négociés en Bourse (FNB) et les fonds indiciels, la Chine ayant nettement sous-performé. Une grande partie de cette sous-performance provient du secteur technologique, où les résultats de sociétés comme Alibaba ont affecté la performance compte tenu de leur poids dans l’indice. »

SITUATION MACROÉCONOMIQUE

Selon Mme Perez-Coutts, même si la poussée inflationniste continuera de se faire sentir dans les mois à venir à l’échelle mondiale, de nombreux pays émergents ont des fondamentaux bien meilleurs que ce que les manchettes pourraient laisser entendre. C’est le cas notamment de ceux bien dotés en ressources naturelles, qui ont enregistré de meilleurs revenus dus à la hausse des prix.

Certaines économies émergentes ont aussi déclaré des rendements supérieurs en raison de l’augmentation des prix des produits de base résultant de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Bon nombre d’entre eux, comme le Chili, le Pérou, le Brésil et l’Indonésie, ont vu leurs marchés boursiers surperformer et rester positifs depuis le début de l’année, même en dollars américains. Dans quelques autres pays comme l’Afrique du Sud et le Mexique, ils sont plutôt restés stables.

Pour un investisseur qui veut améliorer la performance de son portefeuille, Patricia Perez-Couttz recommande d’investir pas plus de 10 % dans les marchés émergents.

Elle préconise également de rester à l’affût des nouvelles dans ces économies plutôt que de prêter attention aux manchettes plus déprimantes.

Selon elle, des entreprises bien gérées opérant dans ces marchés prennent actuellement des décisions importantes et stratégiques. Il y a donc des occasions d’investissement à ne pas manquer.