Don testamentaire : plus accessible qu’on pense

Par Sylvie Lemieux | 21 septembre 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Dessin d'une main qui donne de l'argent à une autre main.
Photo : crazydiva / iStock

Contrairement à la croyance populaire, il n’est pas nécessaire d’être multimillionnaire pour léguer de l’argent à une cause.

« Au Québec, le montant moyen des successions est de 60 000 $. Faire un don de 1 % de sa succession à un organisme de bienfaisance représente donc 600 $. Ça ne prive pas vraiment les héritiers alors que cela peut faire toute une différence pour les causes caritatives », affirme Michel Beauchamp, cofondateur de Beauchamp Gilbert Notaires.

Encore trop peu de Canadiens prévoient de faire un don testamentaire. De fait, le taux de participation est actuellement de 5 % au Canada. Face à ce constat, la l’Association canadienne des professionnels en dons planifiés (ACPDP) et sa Fondation ont décidé de lancer la campagne nationale Volonté de faire pour démontrer le pouvoir du don testamentaire et inciter plus de gens à passer à l’action. L’objectif de cette initiative : faire passer le taux de participation à 8,5 % d’ici 2030.

Selon les organisateurs de la campagne, si un nombre accru de Canadiens inclut un don de bienfaisance dans leur testament, ils pourront générer jusqu’à 40 milliards de dollars (G$) au cours des dix prochaines années pour soutenir des causes sociales.

CONNU MAIS NÉGLIGÉ

Si le don testamentaire est bien connu par 86 % des Canadiens, ils sont néanmoins plus de 60 % à refuser de le faire parce qu’ils croient que cela les empêcherait de soutenir leurs proches, révèle une étude menée par la Fondation de l’ACPDP.

« Léguer à une cause, ce n’est pas encore ancré dans la mentalité des Québécois contrairement à la communauté anglophone. Pourtant, ils sont généreux envers des causes qui leur tiennent à cœur. Ils vont donner tout au long de leur vie, mais une fois qu’ils sont décédés, les organismes de bienfaisance sont privés de leur soutien », explique Michel Beauchamp, qui est aussi membre du conseil d’administration de la Fondation de l’ACPDP.

En plus de contribuer à une œuvre caritative, faire un don par testament peut réduire les impôts dus, et dans certains cas même les éliminer. Au final, la famille et les proches héritent du même montant d’argent.

FAIRE LE BON CHOIX

« Chaque testament devrait prévoir une donation à un organisme », affirme M. Beauchamp. Pourtant, quand il informe ses clients de cette possibilité, il se fait répondre très souvent : « Je n’ai jamais pensé à ça ! »

Cela dit, avant de « coucher » un organisme sur son testament, il y a des vérifications préalables à faire. « Il faut choisir une cause qui réponde à nos souhaits et cadre avec nos valeurs, conseille Michel Beauchamp. Il faut aussi nommer précisément l’organisme. Ce n’est pas suffisant de dire qu’on veut donner pour le cancer. Il existe pas moins d’une quarantaine d’organismes liés à différents cancers. »

Il importe aussi de s’assurer que l’organisme est bien inscrit aux dons de charité, sinon il ne sera pas possible d’avoir un reçu pour fins d’impôt. Il est également recommandé de consulter son comptable ou un fiscaliste pour mesurer l’impact fiscal du don.

Qu’attendez-vous alors pour en parler avec vos clients ?

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Sylvie Lemieux

Sylvie Lemieux est journaliste pour Finance et Investissement et Conseiller.ca. Auparavant, elle a notamment écrit pour Les Affaires.