Bourse : est-ce le temps de se mettre à l’abri?

Par La rédaction | 12 août 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : alphaspirit / 123RF

Dans le Financial Post, Dan Rosenberg soutenait récemment que les investisseurs devraient se mettre à l’abri du risque plus tôt que tard, en raisons des nombreux nuages noirs qui s’accumulent au-dessus des marchés boursiers. Voici quelques-uns des signes qui, selon lui, annoncent des temps troubles.

1. LES TARIFS 

D’abord Donald Trump, bien sûr. Dan Rosenberg rappelle que chaque fois que le président américain impose des tarifs au commerce international, les marchés chutent. Ce fut le cas au début 2018, puis à nouveau en septembre 2018, alors que les marchés avaient perdu près de 20 % de leur valeur et en mai dernier (le S&P 500 avait baissé de 6,6 %). 

Voici que le président américain menace d’imposer des tarifs plus élevés sur des importations chinoises d’une valeur de 300 milliards de dollars américains. Une telle initiative ferait grimper le prix de produits que les consommateurs américains achètent au quotidien. L’économie américaine pourrait donc en pâtir, tout comme l’économie chinoise

2. LA CHINE

La Chine n’entend toutefois pas laisser Donald Trump mener le bal tout seul. Si les États-Unis imposent ou augmentent de nouveaux les tarifs sur les produits chinois, elle pourrait riposter à sa manière, par exemple en interdisant le tourisme de ses citoyens vers notre voisin du Sud, comme c’est déjà le cas pour Taïwan. Elle pourrait harceler les entreprises américaines installées sur son territoire en multipliant les contrôles et les refus de permis et en provoquant sciemment des délais de livraison. Elle pourrait aussi décréter un boycott des produits américains. Elle ne manque pas d’options.

3. L’ÉCONOMIE AMÉRICAINE TIRE LA LANGUE

Dan Rosenberg rappelle que l’économie américaine montre de sérieux signes d’essoufflement. La baisse des dépenses dans la construction en juin et la chute de l’indice de production manufacturière en juillet, de même que la réduction de la longueur moyenne des semaines de travail et des heures de production des usines en témoignent.

Au même moment, le déficit budgétaire fédéral américain a fortement augmenté, passant à 746 milliards contre 607 milliards pour la même période l’an dernier, ce qui pourrait bientôt l’amener à briser la barre du un billion. Pas des chiffres très encourageants…

4. GUERRE COMMERCIALE MONDIALE

Comme l’ont montré les récentes tensions entre le Japon et la Corée du Sud, la guerre commerciale actuelle n’est pas confinée à la Chine et aux États-Unis. Les mesures imposées par le Japon contre la Corée du Sud et la riposte de cette dernière nuisent aux chaînes d’approvisionnement dans un secteur des technologies déjà touché par les tensions Chine-États-Unis. Or, ce secteur est la locomotive des marchés boursiers en ce moment. 

5. QUAND L’OR VAUT DE L’OR

L’or prend de la valeur face aux monnaies nationales. C’est généralement un signe de crainte des risques, les investisseurs misant sur cette valeur refuge pour se mettre à l’abri.

C’est encore plus le cas lorsque des investisseurs sont prêts à payer pour mettre leur argent à l’abri dans des obligations allemandes sur dix ans qui offrent des taux négatifs. Les investisseurs très exposés aux actions, et donc au risque, devraient comprendre le message et acheter des obligations, notamment américaines, avant que celles-ci ne suivent le même chemin que les obligations allemandes. Ce n’est pas du tout impossible, croit Dan Rosenberg.

Ce dernier fait part de plusieurs autres craintes ici. Partagez-vous ses inquiétudes?

La rédaction