Faut-il renoncer à devenir propriétaire ?

Par Sylvie Lemieux | 18 juillet 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Face à la flambée du prix des maisons et la hausse des taux d’intérêt, bien des jeunes de la génération X et les millénariaux — et même les plus vieux — s’interrogent à savoir s’ils doivent faire une croix sur leur projet de devenir propriétaire.

Un marché immobilier en surchauffe peut freiner les élans de certains premiers acheteurs. Cela dit, même si l’accès à la propriété est plus difficile depuis deux ans, des stratégies financières peuvent être utilisées pour « tenir le cap », soutient Stéphanie Castonguay, conseillère senior à la Banque Nationale.

RALENTISSEMENT EN VUE

À la fin du premier trimestre de 2022, le prix médian des habitations à l’échelle de la province s’élevait à 415 444 $, en hausse de plus de 20 %, selon l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec.

« On commence à voir un ralentissement de ce côté, affirme Mme Castonguay. Les prix devraient donc commencer à se stabiliser. » Malgré tout, le temps n’est plus à l’improvisation quand on veut accéder au marché immobilier.

« Plus que jamais, c’est important de voir avec son conseiller ce qu’il est possible de faire, recommande Stéphanie Castonguay. On est là pour les accompagner dans leur démarche. Une des premières choses, c’est de revoir son budget et ses priorités. »

Il y a lieu de réévaluer certaines dépenses, surtout celles qui sont le plus impactées par l’inflation (alimentation, essence, etc.) de façon à les réduire autant que possible.

Pour son habitation, quels sont les essentiels : une pièce supplémentaire qui fera office de bureau ? Une cour bien aménagée ? Être plus ou moins près du travail ? Une maison unifamiliale ou en rangée ? C’est le temps de faire des choix judicieux en fonction de sa capacité financière.

LA MISE DE FONDS

Face à l’augmentation des prix, accumuler assez d’argent pour la mise de fonds peut sembler une tâche encore plus ardue. Avec son conseiller, il est opportun regarder les différentes options qui s’offrent aux premiers acheteurs entre les différents incitatifs gouvernementaux (RAP, CELI, crédit d’impôt, etc.). Un bon plan financier permettra de calculer combien de temps il faudra pour réussir à s’acheter une propriété sans s’astreindre à une vie trop spartiate.

Les parents peuvent aussi aider leur enfant à acheter leur première maison en faisant un don en argent. Encore faut-il qu’ils disposent des liquidités suffisantes pour poser ce geste généreux.

Une autre solution : le don immobilier. Quand la maison est devenue trop grande, les parents peuvent la donner pour se loger ailleurs, et ce, sans exiger de contrepartie financière. Ils peuvent également se porter garants de l’hypothèque de leur jeune. C’est ce que l’on appelle une hypothèque collatérale qui permet d’utiliser l’équité de leur propriété comme garantie.

Toutes ces stratégies doivent évidemment être étudiées avec soin pour prévoir tous les impacts fiscaux de part et d’autre.

ÊTRE PRÊT À RÉAGIR

Dans un marché aussi serré, les premiers acheteurs doivent avoir en main une préapprobation hypothécaire de leur institution financière avant de commencer leur magasinage. S’ils trouvent enfin l’habitation qui répond à leurs critères, ils seront en mesure de réagir vite pour déposer une offre.

La hausse des taux d’intérêt ne devrait pas les inquiéter outre mesure puisque les prêteurs qualifient les acheteurs avec un taux supérieur à celui qui est affiché. « On s’assure ainsi qu’ils auront les moyens d’assumer des taux plus élevés », explique Stéphanie Castonguay.

Et maintenant, la question qui revient constamment : taux fixe ou variable ? « Ceux qui optent pour un taux variable sont encore gagnants, affirme la conseillère senior. Ceux qui sont inquiets face à leur budget ou qui ont acheté un peu plus cher que prévu pourraient vouloir choisir un taux fixe pour maintenir toujours les mêmes paiements. Comme prêteur, on peut faire des simulations pour décider s’il vaut mieux ou non figer le taux. »