Faut-il se méfier des innovations numériques?

Par La rédaction | 3 octobre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Andrea De Martin / 123RF

Les applications mobiles des téléphones intelligents et les cartes de débit et de crédit sans contact peuvent « entraîner un sentiment de déconnexion à l’égard de l’argent », selon une étude publiée mercredi par Tangerine.

Même si les innovations numériques « aident à faire le suivi des dépenses et à atteindre des objectifs d’épargne » et rendent « plus facile que jamais » le paiement des achats, elles amènent en effet certaines personnes à perdre la notion de ce que représente l’argent, estime cette analyse commandée par MARU, en partenariat avec la banque en ligne.

Si l’on en croit le sondage qui sert de base à l’étude, c’est le cas d’un répondant sur cinq (20 %) au pays. « Le fait de payer en tapant ou en utilisant une application commence à être si courant que certains Canadiens ne se sentent plus vraiment connectés à leur argent », estime Mark Nicholson, vice-président, Expérience client à Tangerine.

LE PROBLÈME DES DETTES

Outre ce sentiment de déphasage, l’enquête montre que la vaste majorité des consommateurs possédant un compte bancaire (71 %) voudraient épargner davantage chaque mois, et que près de la moitié (47 %) avouent être préoccupés par leur avenir financier. Les jeunes sont particulièrement inquiets, puisque 70 % des 18-24 ans se disent soucieux quant à leur avenir financier, comparativement à 46 %, en moyenne, pour tous les autres groupes d’âge. De même, 30 % des répondants de cette tranche d’âge affirment douter de leur capacité à rembourser leurs dettes, contre 17,5 % pour les autres groupes.

Le sondage révèle également que seules 37 % des personnes interrogées établissent un budget chaque mois et le respectent. À la question concernant la nature de leurs dépenses mensuelles, elles indiquent le téléphone, Internet, le câble pour la télévision, le transport, les services publics et leur loyer.

« La question des dettes demeure problématique. Le remboursement des prêts et des dettes occupe la troisième place au chapitre des dépenses mensuelles (20 %), après le loyer ou les versements hypothécaires et d’autres types de dépenses, comme l’épicerie », souligne Mark Nicholson.

SUIVI DES DÉPENSES EN LIGNE

D’après les résultats du sondage, près des trois quarts des consommateurs (71 %) utilisent des services bancaires en ligne pour faire le suivi de leurs dépenses, tandis que près du tiers (27 %) le font plutôt à partir d’applications bancaires mobiles. « L’information, c’est le pouvoir. En particulier en ce qui concerne la gestion des dépenses et la réalisation d’objectifs d’épargne. Même si la technologie facilite les dépenses, elle permet aussi aux Canadiens de mieux gérer leur argent », commente Brenda Rideout, présidente et chef de la direction de Tangerine.

Enfin, l’étude montre que plusieurs Canadiens parviennent à mettre de l’argent de côté, puisque quatre répondants sur dix affirment économiser « presque tous les mois », tandis qu’une proportion tout aussi élevée indique le faire chaque mois. Les montants concernés peuvent atteindre jusqu’à 250 dollars, et les trois principaux motifs d’épargne sont la retraite, les imprévus et les vacances.

Le sondage a été mené en ligne par Maru/Blue entre le 31 août et le 4 septembre auprès de 1 000 adultes canadiens sélectionnés au hasard mais tous détenteurs d’un compte bancaire actif. Les répondants faisaient partie des groupes d’âge suivants : 18-24 ans (33 personnes); 25-34 ans (222); 35-44 ans (176); 45-54 ans (233); et 55 ans et plus (336). Un échantillon de cette taille comporte une marge d’erreur estimée à plus ou moins 3 %, 19 fois sur 20.

La rédaction