Génération Y : 30 ans pour acheter une maison

Par La rédaction | 3 juillet 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les membres de la génération Y devront économiser environ 29 ans pour avoir suffisamment d’argent pour s’offrir un logement dans certaines des plus grandes villes du Canada, conclut un rapport de Generation Squeeze.

Dans son rapport, ce groupe à but non lucratif qui cherche à protéger les jeunes Canadiens souligne que l’écart d’abordabilité du logement entre les baby-boomers et leurs enfants est bien trop important. Selon les résultats de cette étude, les membres de la génération Y devront économiser environ huit ans de plus que leurs homologues de 1976 pour devenir propriétaires.

« C’est une urgence… ce sont des niveaux critiques », a déclaré Paul Kershaw, fondateur de Generation Squeeze au Financial Post.

Au Canada, cela prendrait 13 ans de travail à temps plein pour un Canadien de 25 à 34 ans afin d’économiser les 20 % de la mise de fonds sur une maison. Dans certaines régions, ce chiffre grimpe de façon alarmante. Ainsi, il faut près de trois décennies pour atteindre le même résultat en Colombie-Britannique et plus de 20 ans à Toronto. Les jeunes de la génération Y à Ottawa et à Québec devront économiser leurs dollars pendant 10 et 11 ans respectivement pour devenir propriétaires.

« Les taux d’intérêt étant bas et demeurant bas, les prix des logements resteront élevés », a déclaré au Financial Post John Skenderis, agent immobilier basé à Toronto.

Si lui-même pense que ces prix devraient rester stables, ce n’est pas l’avis de Paul Kershaw, qui a déclaré que « ce [n’était] pas un problème résolu. Cela crée un écart important, pas seulement à Toronto et à Vancouver ».

L’ÉTAT DEVRAIT AGIR

Generation Squeeze estime que pour devenir plus abordables, les prix moyens des maisons au pays devraient baisser de 223 000 $, soit environ la moitié de leur valeur actuelle. L’autre solution serait de faire passer les revenus standards des familles à 93 400 dollars par an, soit près du double de la moyenne actuelle.

En publiant ce rapport, Generation Squeeze espère que les candidats aux élections fédérales de l’automne prendront au sérieux le problème de la crise du logement et prendront des mesures concrètes pour aider les membres de la génération Y.

Dans son rapport, le groupe formule diverses recommandations. Parmi celles-ci, réduire les dépenses des membres de la génération Y comme les frais de scolarité, ceux de garde d’enfants ou ceux réservés aux transports en commun. Cela permettrait aux locataires de mettre plus d’argent de côté.

Le groupe aimerait également qu’une stratégie nationale du logement soit mise en place en gardant en tête que les maisons sont d’abord un endroit pour vivre et non un « marché boursier » pour les investisseurs.

John Skenderis conseille de son côté aux membres de la génération Y d’économiser autant d’argent que possible avant d’acheter une maison. « Ils devraient viser une mise de fonds de 30 à 40 %, car cela leur fera économiser de l’argent lorsqu’ils rembourseront leur maison », ajoute-t-il.

La rédaction