Il faut gagner plus pour acheter en ville au Canada

Par La rédaction | 23 février 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Weerapat Kiatdumrong / 123RF

Il en coûte de plus en plus cher pour devenir propriétaire d’un logement dans les grandes villes au Canada. Même si les prix moyens de l’immobilier résidentiel sont en baisse dans la plupart des métropoles, l’abordabilité pour les acheteurs ne s’est pas améliorée par rapport à 2022, selon des données de Ratehub.ca

Le comparateur de taux hypothécaires a calculé qu’un ménage doit gagner en moyenne 12 632 $ de plus en 2023 pour devenir propriétaire dans les 10 principales villes du pays.

La différence varie de 5 750 à Winnipeg à 25 500 $ à Victoria, qui enregistre la plus importante hausse du salaire requis, juste devant Vancouver, Calgary et Halifax.

MONTRÉAL CINQUIÈME SUR LA LISTE

Montréal arrive en cinquième position sur la liste des villes où les acheteurs doivent justifier de salaires plus élevés, avec un revenu minimal supérieur de 11 360 $ par rapport à 2022.

Ces calculs utilisent les données immobilières de janvier 2023 et janvier 2022, pour une hypothèque avec une mise de fonds de 20 %, un amortissement sur 25 ans, des taxes foncières annuelles de 4 000 $ et un chauffage mensuel de 150 $.

PRIX DES PROPRIÉTÉS EN BAISSE

Hamilton est la seule ville canadienne à voir l’accessibilité à la propriété s’améliorer d’une année sur l’autre, avec une diminution de 4 350 $ du revenu requis en 2023 pour acheter un bien immobilier. Ce résultat s’explique par une baisse du prix moyen des logements de 202 900 $, indique Ratehub.ca.

Le prix des propriétés a diminué dans 8 des 10 villes étudiées. Calgary et Halifax sont les seules cités qui enregistrent une hausse des prix de l’immobilier résidentiel sur leur territoire. Cela ne rend toutefois pas la vie plus facile aux acheteurs.

À Toronto, où le prix moyen des logements affiche une baisse de 178 000 $ au 1er janvier 2023, les acheteurs doivent gagner 7 620 $ de plus, soit un revenu minimal de 207 000 $, pour se procurer un toit dans la ville reine, ce qui en la deuxième ville la moins abordable au pays derrière Vancouver.

À Montréal, le prix des logements a beau avoir baissé en moyenne de 29 000 $ en un an, un ménage désireux d’y acheter un nid doit présenter un salaire annuel de 103 560 $ comparativement à 92 200 $ l’an dernier.

HAUSSE DES TAUX DE RÉSISTANCE

Dans plusieurs villes, le revenu requis pour acheter un logement est à la hausse en raison des taux de test de résistance plus élevés, basés sur des taux hypothécaires également en hausse.

« La hausse des taux est plus importante que la baisse de la valeur des logements jusqu’à présent. C’est pourquoi les logements sont moins abordables dans neuf des dix villes que nous avons examinées par rapport à l’année dernière », a indiqué Philippe Simard, directeur hypothécaire au Québec chez Ratehub.ca.

De 2022 à 2023, les taux de test de résistance utilisés par les institutions financières pour déterminer si un emprunteur peut assumer les remboursements d’un prêt hypothécaire sont passés de 5,25 % à 7,37 %, pour des taux hypothécaires admissibles qui ont varié de 2,91 % à 5,37 %.

Phiilippe Simard estime que le niveau élevé actuel des taux hypothécaires maintiendra une pression à la baisse sur les prix des logements jusqu’à ce que l’équilibre d’accessibilité soit atteint.

La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) prévoit que la croissance des prix ralentira en 2023 et 2024, et que l’abordabilité des logements pour propriétaires-occupants diminuera en raison de la hausse des taux hypothécaires.

La rédaction