Immobilier : les intentions d’achats changent

Par La rédaction | 30 mars 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les intentions d’achats reviennent à leur niveau prépandémique, révèle l’Enquête annuelle RBC sur les tendances du marché résidentiel. Ainsi, 23 % des répondants comptent acquérir une maison dans les deux prochaines années, un pourcentage très proche des 22 % de 2020. En comparaison, 30 % des sondés déclaraient la même chose en 2021.

L’Enquête montre également que les priorités ont changé de place. Le surplus d’espace a perdu de l’intérêt au profit de l’emplacement de la résidence, comme c’était le cas avant la pandémie. Ainsi 59 % des répondants ont affirmé que l’emplacement était plus important que l’espace supplémentaire.

Seuls 25 % des sondés se sont dit prêts à s’éloigner des commodités pour avoir une plus grande maison. Parmi les locataires, 27 % affirment être moins pressés d’acheter que durant le plus fort de la pandémie.

« Même s’il y a encore beaucoup d’activité sur le marché, notre enquête indique que, comparativement à ce qu’on a observé au cours des deux dernières années, les Canadiens ressentent moins l’urgence d’acheter une maison. On constate maintenant un retour à la normale d’avant la pandémie », explique Andrea Metrick, directrice générale principale, Acquisition et distribution, Financement sur valeur nette immobilière, RBC.

Selon elle, ce retour à la « normale » pourrait être dû à l’inflation et la concurrence sur le marché qui oblige les acheteurs potentiels à davantage réfléchir et économiser avant de se lancer.

STRESS ET PRIX À LA HAUSSE 

En raison de la hausse des prix, nombre d’acheteurs potentiels sont obligés de penser à s’éloigner de leurs proches et parents pour acquérir une maison, ce qui cause un stress chez 54 % des répondants. Un autre 47 % affirment que les discussions sur l’achat d’une maison sont également devenues stressantes en raison de la hausse des prix et un autre 30 % disent que pour cette raison, ils sont obligés de rester plus longtemps chez leurs parents.

Les répercussions de la pandémie ont également obligé nombre de répondants à repousser leurs projets d’achat. Ainsi 40 % des sondés se sentent accablés financièrement et 42 % craignent que leur situation financière se dégrade encore cette année.

L’Enquête montre également que 37 % des répondants continuent à moins dépenser qu’avant la pandémie, notamment dans le but d’épargner pour acheter une maison, et 33 % estiment qu’ils peineront à faire face au coût de la propriété lorsque leurs dépenses reviendront à leur niveau d’avant la pandémie.

« L’achat d’une maison est la plus grande dépense que feront jamais la plupart des Canadiens ; il est donc naturel que ce projet provoque un certain degré de stress, en particulier dans la conjoncture actuelle, explique Andrea Metrick. Même si les acheteurs de maison n’ont pas de contrôle sur les facteurs du marché, le fait d’établir un plan et de bien comprendre leur situation financière peut leur donner une certaine prise dans leur démarche. »

TAUX D’INTÉRÊT ET INFLATION 

La majorité des répondants (60 %) s’inquiètent de la hausse des taux d’intérêt. Toutefois 47 % des sondés estiment être dans une bonne position pour faire face à celle-ci. À l’inverse, 22 % des sondés ayant un prêt hypothécaire disent ne pas avoir évalué ce qu’ils pouvaient se permettre d’acheter en cas de hausse des taux d’intérêt.

Près de la moitié des répondants (48 %) stressent également en raison de la hausse de l’inflation, 54 % estiment que cela aura un impact sur leur capacité à acheter.

Les Canadiens ont beaucoup haussé leur budget et leur épargne en vue de l’achat d’une maison, selon l’Enquête. Les répondants qui avaient en tête un budget pour l’achat d’une maison établissaient en moyenne ce budget à 506 646 $, comparativement à 453 231 $ en 2021. De leur côté, ceux qui avaient déjà épargné une certaine somme en vue de l’achat d’une maison avaient amassé en moyenne 196 286 $, comparativement à 177 558 $ en 2021.

Andrea Metrick souligne qu’avant de se lancer dans l’achat d’une maison, les Canadiens auraient tout intérêt à consulter un conseiller. Celui-ci pourra calmer leur stress et les aider à déterminer ce qu’ils peuvent se permettre en fonction de leur budget. Ils pourraient également se tourner vers des outils en ligne comme l’outil Accessibilité réelle à la propriété de RBC ou l’Estimateur de propriété RBC pour ceux qui désireraient connaître la valeur actuelle de leur maison.