Investir en période de faiblesse économique

L’économie américaine se porte relativement bien, mais elle montre quelques signes de faiblesse. Plus dépendante du commerce que d’autres, elle est exposée au ralentissement mondial, ce qui devrait pousser la Réserve Fédérale (Fed) à conserver une politique monétaire souple, selon un récent rapport de Mackenzie. Que faire pour investir aux États-Unis dans ces conditions?

Aux États-Unis, certains secteurs accusent un ralentissement, comme celui de la fabrication. Cependant, cela n’a pas eu de conséquences sur les dépenses de consommation personnelle au pays. Au contraire, on note une accélération de la croissance des ventes de détail, ce qui laisse penser que les éléments plus axés sur le marché intérieur de l’économie américaine se portent plutôt bien.

Allant dans ce sens, les données sur le logement sont encourageantes. Mackenzie garde toutefois à l’œil tout signe de ralentissement potentiel des dépenses de consommation.

« Notre scénario de base pour l’instant reste que même si le secteur manufacturier américain est entré en territoire de légère correction, les consommateurs et le secteur du logement seront en mesure de fournir un tampon contre ces tendances plus négatives, pour permettre à l’économie américaine d’éviter une récession », note l’auteur du rapport et économiste en chef de Mackenzie, Alex Bellefleur.

D’AUTRES CONTRÉES EN DIFFICULTÉ

Cette situation ne se voit pas dans tous les pays. Les économies plus petites et aussi axées sur le commerce ne se portent pas aussi bien. Le rapport cite ainsi l’exemple de la Corée du Sud, qui a un rôle de plaque tournante pour les exportations manufacturières et les technologies mondiales. Ces derniers mois, les exportations ont connu un certain recul, ce qui suggère des vents défavorables à la croissance mondiale.

Toutefois, cela pourrait simplement être le signe d’un retour aux tendances à long terme après une accélération importante, et non le signe d’une implosion élargie du commerce mondial. Le fait que cette contraction ait eu lieu vers la fin de 2018 et se soit stabilisée milite en faveur de cette première hypothèse, juge M. Bellefleur.

Les prix des produits de base peuvent également servir de baromètre quant à la situation économique mondiale, plus particulièrement en Chine puisqu’elle demeure l’une des plus grandes consommatrices de matières premières de la planète.

Pour le moment, la valeur du cuivre et du pétrole brut reste assez faible. En cas d’accélération de la croissance en Chine et d’une hausse importante des mesures de stimulation monétaires et budgétaires, les prix de ces produits augmenteraient. Cela n’est pas encore le cas. Pour l’instant, les décideurs politiques du pays ont refusé d’accroître les mesures de stimulation économique pour contrer le ralentissement entraîné par la guerre commerciale, selon Mackenzie.

OÙ INVESTIR?

Même si l’économie américaine est résiliente, la faiblesse économique persiste. Les experts de Mackenzie estiment que les perspectives mondiales faibles devraient continuer d’être une source de préoccupations pour la Fed, qui gardera une politique monétaire souple dans les prochains mois.

Mackenzie a ainsi adopté une position surpondérée tactique en obligations du Trésor américain à duration longue. « Cette position constitue également une bonne façon de gérer le risque que le ralentissement se propage aux États-Unis. Il ne s’agit pas de notre scénario central, mais d’un risque que nous jugeons important à gérer », peut-on lire dans le rapport.