La Banque du Canada baisse le taux directeur

Par La rédaction | 4 mars 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Illustration représentant un symbole de pourcentage et un conseiller semblant perplexe.
Photo : seamartini / 123RF

La Banque du Canada a décidé de faire passer son taux directeur de 1,75 % à 1,25 %, une diminution de 50 points de base qui se veut une réponse aux effets négatifs du COVID-19.

« Bien que l’économie canadienne tourne près de son plein potentiel et que l’inflation soit à la cible, le virus COVID-19 constitue un choc négatif substantiel pour les perspectives canadiennes et mondiales, et les autorités monétaires et budgétaires réagissent », a justifié l’institution dans un communiqué.

Sébastien Lavoie, économiste en chef à Valeurs Mobilières Banques Laurentienne, juge que « c’est un geste qui est tout à fait approprié compte tenu que le coronavirus est la plus grande menace à l’économie mondiale depuis 2008. Il affecte la santé des gens et celle des entreprises, qui se trouvent obligés d’annuler des activités ou fermer des usines. Il a un impact aussi sur les marchés financiers qui souffrent d’une réévaluation du risque ».

Après avoir refusé à plusieurs reprises de suivre l’exemple de la Réserve fédérale américaine (Fed), en maintenant son taux pendant des mois, la Banque centrale canadienne lui a emboîté le pas aujourd’hui. La raison de ce repli est la crainte entourant la croissance des revenus et le ralentissement des dépenses d’entreprises dans un climat de pandémie.

« La Banque centrale fait partie des acteurs qui peuvent amener une réponse concertée avec les gouvernements et les agences de santé. Le but principal de la Banque est d’éviter qu’il y ait une perte de confiance majeure sur les marchés financiers, dont la détérioration causerait une hausse des taux de crédit et puis une situation de crise financière des entreprises qui seraient obligées de licencier », explique-t-il.

NI ACTIONS NI REVENU FIXE, AUGMENTEZ VOS ENCAISSES

Dans un tel climat d’incertitude des marchés et de taux historiquement bas, Sébastien Lavoie est loin de recommander de vendre les titres boursiers. Il conseille plutôt d’augmenter l’encaisse en attendant que la situation s’éclaircisse.

« À ce stade, une position d’encaisse de 15 % à 20 % serait une bonne stratégie à court terme, à mon avis. Je serais réticent à dire que c’est le temps de vendre ses actions, compte tenu de la probabilité que le virus soit contenu d’ici un ou deux mois. Il faut délaisser le marché obligataire, puisque les taux sont à des bas historiques au Canada et aux États-Unis, et avoir une position plus neutre sur les actions et l’endettement d’entreprises », spécifie-t-il.

Dominique Lapointe, économiste principal à Valeurs mobilières Banque Laurentienne, pense qu’il est difficile de prévoir si l’impact des baisses de taux de la Réserve fédérale et de la Banque du Canada sur les marchés financiers sera positif et surtout persistant. Toutefois, il y a une forte probabilité que d’autres nouvelles négatives concernant la propagation du coronavirus – surtout aux États-Unis – viennent créer une deuxième onde de choc dans les marchés au cours des prochains jours, voire semaines.

« Dans ce contexte, nous recommandons aux investisseurs de ne pas vendre impulsivement des positions et en profiter pour allouer une plus grande partie de leur portfolio à l’argent comptant pour ainsi être en mesure de réinvestir à rabais une fois que l’épidémie sera sous contrôle », déclare-t-il.

La rédaction