Plaidoyer pour une baisse du taux directeur

Par La rédaction | 2 mars 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Tsung-Lin Wu / 123RF

La Banque du Canada (BdC) devrait abaisser son taux directeur à 1,5 % lors de sa réunion de cette semaine, estime l’Institut C.D. Howe.

Dans un communiqué (en anglais) diffusé jeudi, le Conseil de la politique monétaire (CPM) de l’organisme recommande que la banque centrale ramène ensuite son taux directeur de référence à 1,25 % au mois d’avril, puis qu’elle maintienne ce cap jusqu’au début de 2021.

Rappelant que le CPM « fournit une évaluation indépendante de l’orientation de la politique monétaire en accord avec l’objectif d’inflation de 2 % de la Banque du Canada », l’Institut C.D. Howe précise que sept des 10 membres présents à la réunion du conseil ont suggéré que la BdC réduise son taux directeur à 1,5 % dès ce mercredi, tandis que les trois autres se sont prononcés en faveur du statu quo.

En ce qui concerne la décision qui sera prise au mois d’avril par la banque centrale, six des membres du conseil se sont déclarés en faveur d’un objectif de 1,25 %, comparativement à quatre qui ont plutôt suggéré de rester à 1,5 %. Au passage, l’Institut relève que « le centre de gravité des recommandations pour le second semestre 2020 s’est légèrement déplacé vers le bas ». En effet, un membre du CPM a conseillé à la BdC de fixer son taux à 1 %, six de le mettre à 1,25 % et trois à 1,5 %.

DES RÉPERCUSSIONS « CLAIREMENT NÉGATIVES »

La raison de cet appel à la baisse lors des six prochains mois est principalement due à l’impact potentiel que risque d’avoir l’épidémie du COVID-19 sur l’économie mondiale, et notamment au pays. La plupart des membres du conseil ont en effet souligné ses répercussions nuisibles sur la demande, citant à l’appui de cette théorie le fort déclin des marchés boursiers et des prix des matières premières déjà enregistré. C’est sans oublier la révision à la baisse des prévisions de croissance de nombreuses économies asiatiques et européennes.

« S’il est impossible aujourd’hui de savoir quelles seront l’ampleur et la durée de ces effets, leurs implications pour les exportations canadiennes et la confiance des consommateurs et des entreprises sont clairement négatives », souligne l’Institut. Ce dernier ajoute que plusieurs membres du CPM ont, pour justifier leurs choix, mis en avant le fait que « les principaux acteurs des marchés financiers s’attendent à ce que les banques centrales réduisent leurs taux directeurs », attente qui se traduira par une baisse des taux d’intérêt à long terme.

Toutefois, la force actuelle du marché immobilier canadien et la croissance solide de l’emploi et des salaires ont contribué à tempérer le désir du conseil de voir le taux directeur baisser au fil du temps. « Globalement, conclut l’Institut, le groupe a estimé que la BdC n’avait pas besoin de l’abaisser de plus de 25 points dans l’immédiat, et qu’il pouvait attendre d’avoir la confirmation de certaines influences négatives [dues à l’épidémie de coronavirus] avant de réduire davantage. »

La rédaction