La Caisse de dépôt touchée par la pandémie

Par La Presse Canadienne | 7 août 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Édifice de la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Photo : Josie_Desmarais / iStock

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) subit elle aussi le contrecoup économique de la pandémie de COVID-19, affichant un rendement de -2,3 % durant les six premiers mois de 2020.

La CDPQ a dévoilé vendredi les résultats de son premier semestre, soit un recul de son actif net, qui s’établissait à 333 milliards de dollars au 30 juin 2020. Au 31 décembre dernier, l’actif net s’élevait à 340,1 milliard.

Tout au long de la récente conférence téléphonique avec les journalistes, le président et chef de la direction, Charles Emond, a insisté sur le fait que la Caisse n’est pas en crise, du moins pas comme elle a pu l’être lors de la récession de 2008.

« Nous avons amplement les liquidités dont nous avons besoin et toute la marge de manœuvre requise, a-t-il assuré. Les liquidités que nous avons sont suffisantes pour répondre aux besoins de nos déposants, appuyer les entreprises du Québec et investir de façon agile, opportuniste, pour créer des rendements. »

Dans le communiqué publié en matinée vendredi, la Caisse tente justement de se faire rassurante en rappelant son rendement annualisé de 6,3 % sur une période de cinq ans et de 8,7 % sur dix ans.

Le PDG a résumé la performance négative de la Caisse à trois principaux facteurs, d’abord la fermeture des centres commerciaux en raison de la COVID-19. Il s’agit d’un secteur d’investissements majeurs pour son bras immobilier Ivanhoé Cambridge. Ces actifs sont évalués à 12 milliards de dollars au Canada.

En second lieu, Charles Emond évoque la sous-pondération de la CDPQ dans les grands titres technologiques (GAFA) et dans tout le secteur numérique en général.

« On a une économie qui est en train de se numériser. Il est important de s’ouvrir et de s’exposer à ce secteur-là, qui va prendre de plus en plus d’importance », a reconnu le grand patron, qui en a fait l’une des priorités de son plan d’action pour renouer avec la croissance.

Dans la catégorie Actions, le rendement négatif au terme du premier semestre de l’année se chiffre à 5 %.

Selon M. Emond, c’est principalement en raison des attentes des déposants de la Caisse que celle-ci avait évité jusqu’ici d’investir de manière importante dans les entreprises technologiques sur les marchés boursiers.

DU CÔTÉ DU CIRQUE DU SOLEIL

La troisième cause du recul au premier semestre de 2020 serait les participations importantes détenues par la CDPQ dans de grands titres québécois qui ont eux aussi été victimes de la pandémie. Charles Emond soutient cependant que plusieurs de ces retards ont déjà été rattrapés dans le seul mois de juillet.

Parmi les pertes attribuables à des fleurons québécois, on peut souligner les graves problèmes rencontrés par le Cirque du Soleil. Dans la faillite de ce géant du divertissement, la Caisse de dépôt et placement du Québec a subi une perte de 170 M$ US.

Lors de la conférence téléphonique de vendredi, le PDG Charles Emond a révélé que la Caisse avait radié de ses livres la totalité de son investissement dans le Cirque.

Par ailleurs, au moment où les créanciers tentent de relancer l’entreprise fondée par Guy Laliberté, la CDPQ n’a pas complètement fermé la porte à une participation future dans la nouvelle entité. Toutefois, Charles Emond impose des conditions strictes, soit que le nouveau Cirque du Soleil connaisse du succès et que son niveau d’endettement soit jugé raisonnable.

La Presse Canadienne