« La classe moyenne n’est pas en difficulté »

Par La rédaction | 6 janvier 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Une famille de petits personnages posée sur un tas de pièces.

La richesse des ménages disposant de revenus moyens n’a cessé de s’améliorer au pays depuis le début des années 2000, affirment deux universitaires canadiens.

Ron Kneebone, professeur au Département d’économie de l’Université de Calgary, et Margarita Wilkins, associée de recherche à la School of Public Policy de la même institution, entendent démonter l’idée reçue selon laquelle la classe moyenne serait en difficulté d’un océan à l’autre, dans un article publié récemment par le Financial Post. En réalité, assurent-ils, c’est tout le contraire, puisque, au cours des deux décennies écoulées, les données montrent que la valeur moyenne des actifs et des passifs détenus par les ménages canadiens à revenu moyen (ceux dont le revenu après impôt se situe dans le troisième quintile) a augmenté.

Concrètement, entre 2000 et 2016, la valeur réelle (corrigée de l’inflation) de l’avoir net de ces foyers a crû à un taux annuel moyen de 4 %. Selon les deux universitaires, cette croissance est principalement attribuable au poids réel de la valeur nette que ces ménages détiennent dans leur résidence principale, qui a progressé au taux annuel moyen de 5 %. Et bien que leur dette hypothécaire ait également augmenté durant cette période, la valeur nette des maisons a légèrement progressé, passant de 72 % à 75 %.

DETTES SUR LES CARTES DE CRÉDIT ET LES PRÊTS AUTO

Ron Kneebone et Margarita Wilkins soulignent également que, même si les prêts hypothécaires représentaient les deux tiers de la dette des ménages « moyens », seul un tiers environ d’entre eux en détenaient un en 2016, les autres ménages étaient locataires ou avaient remboursé leur hypothèque. Et parmi ceux qui avaient une hypothèque, sa valeur moyenne était légèrement supérieure à 186 000 $. Toujours en 2016, 40 % des ménages de la classe moyenne avaient par ailleurs des dettes sur leurs cartes de crédit, soit pratiquement la même proportion qu’en 1999. Les prêts automobiles, en revanche, constituaient pour eux une source croissante d’endettement.

Si l’on en croit les deux chercheurs, ces données incitent donc à penser que, « sur le plan de la richesse, la situation économique du ménage moyen à revenu moyen au Canada est bonne et s’améliore constamment ». Mais attention, nuancent-ils immédiatement, car ces statistiques représentent des moyennes nationales. Par conséquent, « les données peuvent sembler différentes dans certaines régions du pays ». Ainsi, le pourcentage de prêts hypothécaires en souffrance, par exemple, varie considérablement d’une province à l’autre, passant de 0,09 % en Ontario et 0,14 % en Colombie-Britannique à 0,5 % en Alberta et 0,85 % en Saskatchewan.

Leur conclusion? Les politiques gouvernementales destinées à répondre aux préoccupations concernant les finances des classes moyennes « pourraient être mieux orientées vers des régions précises du pays, probablement certains centres urbains où les coûts de logement sont très élevés ».

La rédaction