La faillite de la SVB impacte l’innovation et la cybersécurité

Par La rédaction | 24 mai 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Si les dépôts des clients ont été mis en sécurité par l’intervention des autorités américaines, le 12 mars dernier, la disparition de la Silicon Valley Bank (SVB) suscite des inquiétudes quant à l’avenir des investissements dans les jeunes pousses technologiques, soulève la revue Nature.

En effet, de nombreuses startups dépendaient de la banque pour obtenir des fonds et soutenir leur croissance, car SVB se spécialisait dans le financement des jeunes pousses agissant dans les domaines technologiques de pointe, avec près de 1 550 clients dans le domaine des technologies du climat et du développement durable, selon le site web de la banque.

Avec la disparition de ce soutien financier, ces entreprises se retrouvent confrontées à des défis importants pour poursuivre leurs activités et développer de nouveaux produits ou services.

Faute d’avoir un accès adéquat aux ressources financières, elles risquent de devoir réduire leur croissance, voire de fermer leurs portes, ce qui pourrait entraîner une diminution du nombre de nouvelles entreprises innovantes sur le marché, ainsi qu’une perte de talents et d’emplois, souligne Nature.

Les difficultés de SVB risquent par ailleurs d’amener les bailleurs de fonds à suspendre les investissements dans les jeunes entreprises technologiques.

Face à ces enjeux, Nature souligne l’importance de renforcer les programmes de prêts déjà en place pour permettre aux jeunes pousses de continuer à innover, citant l’exemple du rachat de la filiale britannique de SVB par la Banque HSBC, qui a permis de maintenir un accord d’une centaine de millions de dollars entre la startup Universal Quantum avec le Centre aérospatial allemand.

DES FOURNISSEURS FRAGILISÉS

L’effondrement de SVB, ajoutée à celle de Signature, une autre banque régionale américaine, pourrait également avoir des répercussions sur le marché de la cybersécurité, au moment où la crise bancaire n’est pas encore terminée, selon CybersecurityDive.

La prise de contrôle des deux institutions financières par les autorités américaines risque de contribuer à fragiliser les fournisseurs technologiques, selon des experts, qui prévoient une accélération des fusions et acquisitions dans le secteur de la cybersécurité. Ce mouvement de consolidation pourrait engendrer des conséquences à court terme sur l’innovation des jeunes pousses de la cybersécurité, estiment les spécialistes.

MOUVEMENT DE CONSOLIDATION

Bien que les investissements des organisations dans la sécurité informatique aient été multipliés par trois depuis 2018, selon une étude d’Hiscox, CybersecurityDive signale que la diminution des fonds disponibles, la consolidation des fournisseurs et l’incertitude économique obligeront les compagnies de cybersécurité à regarder leurs dépenses de plus près.

De plus, selon un rapport de Gartner publié en septembre, près de 75 % des organisations sondées s’apprêtaient à réduire le nombre de fournisseurs de cybersécurité auxquels elles avaient recours l’année dernière, ce qui contribue à rendre les jeunes entreprises qui fournissent ces services plus vulnérables.

« C’est la nature du jeu, et les risques commerciaux sont toujours accentués dans les mauvaises situations économiques, ce qui est manifestement le cas aujourd’hui », déclare Mark Sasson, cofondateur et directeur associé de Pinpoint Search Group, une société de chasseurs de têtes spécialisée dans la cybersécurité.

Les experts s’attendent à ce que, dans le contexte, plusieurs jeunes pousses abandonnent le marché de la protection des terminaux, de la détection et de la réponse des données ainsi que de la qualification des risques, ce qui aura des impacts négatifs sur l’innovation, pourtant extrêmement nécessaire, dans le domaine de la cybersécurité.

La rédaction