La hausse de taux, une réponse au risque d’inflation

Par La Presse Canadienne | 9 juin 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : alphaspirit / 123RF

Les données économiques récentes suggèrent que le risque d’inflation persistante a augmenté, ce qui a incité la banque centrale à décider mercredi de relever les taux d’intérêt, a expliqué jeudi un sous-gouverneur de la Banque du Canada.

Dans le texte d’un discours prononcé jeudi devant la Chambre de commerce du Grand Victoria, Paul Beaudry est revenu sur la décision de la banque centrale de mettre fin à sa pause sur les hausses de taux d’intérêt. Le taux directeur de la banque se situe désormais à 4,75 %, son niveau le plus élevé depuis 2001.

Paul Beaudry a affirmé que les données économiques publiées depuis avril avaient « fait pencher la balance en faveur d’une hausse » pour la banque centrale.

« Nous avons désormais une accumulation de données, pour tout un éventail d’indicateurs économiques, qui laissent croire que la demande excédentaire au pays est plus persistante que nous le pensions, ce qui accroît le risque que la baisse de l’inflation stagne », a affirmé Paul Beaudry.

« C’est pourquoi nous avons décidé de relever le taux directeur. »

Après avoir augmenté les taux d’intérêt huit fois de suite, la Banque du Canada a annoncé en janvier qu’elle suspendait son cycle de hausse des taux. Elle semblait prudemment optimiste que cela suffise pour étouffer l’inflation, mais le gouverneur de la banque centrale, Tiff Macklem, avait souligné que la banque centrale serait prête à augmenter davantage les taux, si nécessaire.

Depuis, l’économie canadienne n’a cessé de surprendre les prévisionnistes qui s’attendaient à un ralentissement.

Dans son discours, le sous-gouverneur a expliqué qu’une croissance plus forte, un marché du travail tendu et une hausse de l’inflation annuelle en avril suggéraient que les taux d’intérêt n’étaient pas assez élevés.

La semaine dernière, Statistique Canada a annoncé que le produit intérieur brut réel du pays avait augmenté à un taux annualisé de 3,1 % au premier trimestre.

Paul Beaudry a souligné que la hausse rapide des dépenses de consommation avait pris la banque centrale par surprise, tandis que les acheteurs semblent revenir sur le marché de l’habitation.

Les progrès réalisés sur le front de l’inflation ont également légèrement reculé en avril, le taux annuel atteignant 4,4 %.

Entre-temps, le marché du travail est resté remarquablement résilient, avec un taux de chômage de 5,0 %.

« À la lumière de la dynamique récente de l’inflation fondamentale et de la demande excédentaire continue, nous avons convenu qu’il y avait maintenant un plus grand risque que l’inflation globale reste coincée nettement au-dessus de la cible de 2 % », a indiqué Paul Beaudry.

La Presse Canadienne