La menace de récession profite aux propriétaires

Par La rédaction | 27 mars 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Petite cabane d'oiseau en bois rouge sur un clavier d'ordinateur.
Photo : Maitree Boonkitphuwadon / 123RF

La crainte d’une prochaine récession réjouit les propriétaires de maison canadiens, qui voient les taux hypothécaires baisser depuis quelques mois. Cette tendance, essentiellement due à la baisse des rendements obligataires, devrait se poursuivre encore un moment, selon les experts.

Alors qu’au début de l’année, les grandes banques augmentaient encore leurs taux hypothécaires, la tendance s’est maintenant totalement inversée. Cela s’explique par une chute des rendements sur les marchés obligataires.

Ainsi, étant donné que les banques et autres prêteurs hypothécaires empruntent sur ces marchés pour financer les hypothèques à taux fixe, ils peuvent maintenant proposer des taux plus bas pour attirer les propriétaires.

« Dès la fin de l’an dernier, quand les inquiétudes ont commencé sur les marchés financiers, les taux obligataires ont commencé à baisser et récemment, avec les banques centrales qui ont beaucoup changé leur discours, qui ne nous disent plus qu’il va y avoir des hausses de taux […] ça a eu un gros effet sur les taux obligataires, qui ont baissé beaucoup », confirme l’économiste en chef adjoint de Desjardins, Mathieu D’Anjou, à Radio-Canada.

Depuis le début de 2019, la Banque Royale a déjà réduit trois fois son taux pour une hypothèque fermée de cinq ans. Celui-ci s’élève maintenant à 3,49 %. De son côté, HSBC Canada offre un taux encore plus bas (3,24%) pour les prêts fermés de cinq ans.

UNE BAISSE INQUIÉTANTE

Si elle s’avère bénéfique pour les propriétaires de maison, cette baisse des rendements obligataires qui a commencé l’an dernier est tout de même préoccupante.

Les obligations du gouvernement canadien à 5 ans ne rapportaient que 1,44 % le 25 mars dernier. La courbe de rendement des prêts à long terme s’est inversée par rapport à celle des prêts à court terme.

Le 22 mars dernier, un placement de trois mois rapportait 0,02 point de pourcentage de plus qu’un placement d’une durée de 10 ans. Un phénomène qui ne s’était pas produit depuis la récession de 2008-2009.

Cette baisse de rendements dans le marché obligataire est le fait d’une perte de confiance de la part des investisseurs dans les perspectives économiques futures, selon ce que Janine White, vice-présidente du site de comparaison des taux Ratesupermarket.ca a confié à Radio-Canada.

LES HYPOTHÈQUES À TAUX VARIABLES ÉGALEMENT TOUCHÉES

Bien que les hypothèques à taux variable ne bénéficient pas de la baisse des rendements sur le marché obligataire, les détenteurs de tels prêts profitent également de la morosité économique. Ces prêts s’alignent ainsi sur l’évolution du taux préférentiel de la Banque du Canada. Et bien qu’à la base celle-ci affirmait vouloir faire monter ses taux, son discours est maintenant tout autre.

Les investisseurs et les banques misent sur une prochaine baisse du taux de la banque afin de relancer la croissance économique du pays.

« Il n’y a pas si longtemps, on pensait que les hausses de taux se poursuivraient, mais maintenant il est assez clair qu’avec les difficultés de l’économie mondiale et de l’économie canadienne qui a eu une fin d’année difficile, nous n’anticipons aucun changement en 2019 ou peut-être une hausse possible vers la mi-2020, ce qui est très loin », explique l’économiste en chef adjoint de Desjardins, Mathieu D’Anjou, à la société d’État.

La rédaction