La PCU sera prolongée pour certains

Par La Presse Canadienne | 16 juin 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Sumin_Daddy / istockphoto

La Prestation canadienne d’urgence (PCU) sera prolongée pour certains, a assuré Justin Trudeau lundi avant-midi.

« Nous allons annoncer plus de détails plus tard cette semaine », a déclaré le premier ministre du Canada, refusant de s’engager de manière plus précise.

« L’annonce ne sera pas pour ce matin. Ce matin, je peux [assurer à] tous les Canadiens qui reçoivent la PCU, qui cherchent un emploi, qui ne sont pas sûrs qu’ils vont pouvoir trouver un emploi lors de la fin de la PCU, que nous allons continuer d’être là pour les appuyer », a ajouté M. Trudeau devant l’insistance des journalistes.

Les Canadiens qui ont demandé, et reçu, le maximum prévu de 16 semaines de PCU arriveront au bout de cette aide fédérale le 4 juillet.

Le Conseil national des chômeurs et chômeuses s’est empressé de qualifier de « rassurante » la sortie de M. Trudeau. « On le répète, la PCU doit être prolongée, ça doit être la priorité, nous avons hâte de voir les détails », a déclaré Pierre Céré, porte-parole de l’organisme, dans un communiqué diffusé alors que M. Trudeau n’avait pas encore fini son point de presse.

RAMENER LES GENS AU BOULOT

Quelques minutes après le premier ministre, le président du Conseil du trésor laissait filtrer un peu de détails à sa propre conférence de presse. Jean-Yves Duclos a ainsi laissé entendre clairement que certains éléments qui n’incitent pas au travail seront évacués de la PCU.

« La Prestation canadienne d’urgence doit s’ajuster pour faire davantage de place à la subvention salariale et à d’autres mesures éventuellement pour que […] cette « désincitation » au travail soit de moins en moins importante […] pour laisser la place à la croissance économique », a révélé M. Duclos.

Le ministre estime qu’environ 20 % de ceux à qui on versait la PCU ne la reçoivent plus parce qu’ils sont retournés au travail. Le gouvernement veut que ce chiffre augmente.

Les néo-démocrates demandaient dans un premier temps une prolongation de la PCU d’au moins quatre mois pour tous. Les bloquistes, eux, se contenteraient d’une prolongation pour certains secteurs, comme les industries saisonnières.

Le gouvernement libéral a fait connaître, la semaine dernière, certaines de ses intentions en déposant le projet de loi C-17. Celui-ci permettrait de refuser la PCU à quiconque n’accepte pas une offre « raisonnable » de retour au travail ou de nouvel emploi. Les trois partis d’opposition ont refusé, mercredi dernier, de débattre de ce projet de loi, qui est donc resté bloqué à la première lecture.

LES MESURES MOINS POPULAIRES

Le premier ministre est revenu sur deux mesures instaurées par son gouvernement et qui ne sont pas aussi utilisées qu’espéré : la subvention pour les loyers commerciaux et la subvention salariale de 75 %.

Sur la première, il a dit compter sur les provinces pour protéger les locataires commerciaux.

« Nous avions souligné le besoin d’empêcher les évictions […] mais c’est […] un règlement qui doit être amené par les provinces. Il y a plusieurs provinces qui l’ont fait. On espère que toutes vont le faire », a dit M. Trudeau.

Il n’avait cependant toujours pas de plan pour augmenter le nombre d’entreprises qui utilisent la subvention salariale.

« Il y a des millions de Canadiens qui profitent de la subvention salariale », a souligné une fois de plus M. Trudeau. « Même avec la réouverture, il y a énormément d’emplois qui sont encore disparus, qui ne reviennent pas assez rapidement », a-t-il ajouté.

Le ministre Duclos, lui, offrait une lecture plus optimiste de la subvention salariale.

« Elle a commencé lentement, a-t-il convenu, mais elle procède à un rythme accéléré depuis déjà quelques semaines. Il y a entre 2,5 et 3 millions de travailleurs canadiens qui, présentement, sont appuyés par la subvention salariale de 75 %. »

La Presse Canadienne