La PCU, un prêt?

Par La rédaction | 14 juillet 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Nombre de Canadiens ont reçu ou recevront sous peu un avis de remboursement pour leur premier versement de Prestation canadienne d’urgence (PCU). Vincent Desbiens, qui fait partie des centaines de milliers de victimes qui doivent rembourser en totalité ou en partie leur premier versement de PCU, relate son étonnement face à ce courrier de l’Agence du revenu du Canada (ARC), notamment à Radio Canada et à Métro.

Lorsqu’il a reçu la lettre de recouvrement de l’ARC, ce dernier pensait avoir affaire à une fraude. Cette dernière parle du premier versement de PCU comme d’une avance de fonds.

« Au printemps 2020, vous avez reçu un paiement initial de la PCU de 2000 $. Il s’agissait d’une avance de quatre semaines pour vous verser de l’argent le plus rapidement possible », peut-on ainsi lire dans le courrier de Service Canada.

Après que l’ARC lui ait confirmé l’authenticité du courrier, une autre mauvaise surprise l’attendait : il ne lui restait plus que dix jours pour payer les 1500 $ demandés. Si l’ARC laisse normalement 30 jours pour rembourser, la lettre a pris un moment pour arriver, réduisant ainsi drastiquement le délai accordé.

MANQUE D’ORGANISATION?

Vincent Desbiens déplore le manque de communication du gouvernement pendant la pandémie. Selon lui, il « n’était pas clair qu’il faudrait rembourser » ce paiement.

Les partis d’opposition affirment que sur ce coup, le gouvernement a manqué de transparence ou du moins de clarté.

« Le bon côté est que ça a été fait vite, mais le mauvais côté c’est que ça a été vite fait, mal fait », affirme Nathalie Sinclair-Desgagné, députée bloquiste, à Radio Canada.

En novembre dernier, dans un communiqué que peu ont relevé, Service Canada prévenait que les Canadiens ayant fait une demande de PCU avant le 14 juin 2020 seraient contactés pour être informés de leurs dettes. Ceux ayant reçu de la PCU tout l’été ont commencé à rembourser ce paiement à même leurs cotisations.

« Fallait le dire à la base s’il fallait rembourser! C’est sûr que les gens auraient fait plus attention à ces montants-là », réagit Vincent Desbiens en entrevue à Radio Canada.

Il note que le montant est tout de même signifiant, particulièrement en cette période d’inflation et à la veille des vacances. Surtout vu le peu de temps qui est laissé au contribuable pour rembourser leur dette.

Nathalie Sinclair-Desgagné estime que le gouvernement pourrait offrir un plus long délai aux personnes pour rembourser ledit prêt. « Au moins quelques mois, suggère-t-elle. Ça serait plus raisonnable! »

Dans la lettre, l’organisme gouvernemental souligne toutefois qu’il est possible d’obtenir une entente de paiement, se disant conscient « qu’il s’agit d’une période très difficile pour de nombreuses personnes ».

Pour établir des modalités de paiement, chaque contribuable doit contacter individuellement Service Canada. Les décisions sont ainsi prises au cas par cas. Une nouvelle douce-amère pour Service Canada pour qui une telle décision vient augmenter le fardeau administratif, alors que le service peine déjà à faire face aux nombreuses demandes de passeports…