La pire crise en 150 ans

Par La rédaction | 9 juin 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La Banque mondiale s’attend à la plus importante contraction de l’économie mondiale depuis la Deuxième Guerre mondiale cette année en raison de la pandémie de COVID-19, réduisant les revenus et plongeant des millions de personnes dans la pauvreté dans les pays émergents et en développement.

Le produit intérieur brut de la planète diminuera probablement de 5,2 % en 2020, a déclaré l’organisation de développement basée à Washington dans son rapport semestriel Global Economic Prospects.

Cela en ferait la crise économique la plus étendue en 150 ans, avec un nombre record de pays en récession, indique la Banque mondiale. La production par habitant se contractera en effet dans plus de 90 % des États. L’économie devrait toutefois rebondir en 2021, progressant de 4,2 %, selon le rapport.

« Nous avons assisté à une relance monétaire et budgétaire sans précédent dans les économies avancées, de même que dans les marchés émergents et en développement. C’est une crise qui devrait laisser des cicatrices pendant longtemps et poser d’immenses défis à l’échelle mondiale », a souligné Ceyla Pazarbasioglu, vice-présidente de la division Croissance équitable et finance de la Banque mondiale, lors d’une conférence téléphonique.

Les économies avancées reculeront de 7 % (9,1 % dans la zone euro). Celles des pays émergents et en développement diminueront de 2,5 %, leur pire résultat depuis que les données ont commencé à être récoltées en 1960, indique l’organisation.

Les États qui ont un système de santé limité et une forte dépendance à l’égard du financement étranger, du commerce international, des exportations de produits de base et du tourisme seront probablement les plus durement touchés.

À L’AVENIR

Que prévoit-on pour la suite? La Banque mondiale présente deux scénarios. Si l’épidémie de COVID-19 persiste plus longtemps que prévu, nécessitant la poursuite ou la réintroduction de restrictions, l’économie mondiale diminuerait de près de 8 % cette année. Si les mesures de contrôle peuvent être largement levées à court terme, la contraction serait de 4 %, mais elle resterait plus de deux fois plus importante que la crise financière de 2008.

« La récession mondiale serait plus profonde si la maîtrise de la pandémie prenait plus de temps que prévu ou si les tensions financières provoquaient des défaillances en cascade », souligne la Banque mondiale.

Le Fonds monétaire international (FMI) mettra à jour ses Perspectives de l’économie mondiale le 24 juin. En avril, le Fonds prévoyait une contraction de 3 % cette année, bien que son économiste en chef Gita Gopinath ait depuis déclaré que les perspectives se sont détériorées.

Les méthodologies des deux organismes sont cependant différentes. Les prévisions agrégées du FMI sont basées sur la parité du pouvoir d’achat, qui donne plus de poids aux économies en développement, tandis que la Banque mondiale utilise les taux de change du marché.

La rédaction