La santé des caisses de retraite malmenée

Par La rédaction | 24 janvier 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un vieil homme assis à une table devant un classeur.

Malgré la bonne performance des marchés boursiers et obligataires en 2019, tout n’est pas au beau fixe pour les caisses de retraite, selon un rapport récent de la firme-conseils Morneau Shepell.

Le rapport Univers de performance des fonds communs des gestionnaires de caisses de retraite porte sur environ 322 fonds communs, gérés par une cinquantaine de sociétés de gestion de placements dont les actifs totalisent 548 milliards de dollars. Les fonds communs observés sont diversifiés et possèdent généralement 55 % d’actions et 45 % de titres de dette.

BONNE PERFORMANCE DES GESTIONNAIRES

Selon Morneau Shepell, leur rendement a été de 2,6 % lors du quatrième trimestre et de 15,8 % pour toute l’année, ce qui semble appréciable.

Le rendement médian au quatrième trimestre des gestionnaires a d’ailleurs dépassé de 0,5 % celui de leur portefeuille de référence, alors que leur rendement médian sur l’année y a été inférieur de 0,2 %. Ils se sont particulièrement distingués du côté des actions internationales (+2,1 % par rapport à l’indice de référence) et des actions des marchés émergents (+2,3 % par rapport à l’indice de référence).

IMPACT NÉGATIF DES FAIBLES TAUX

Cependant, la baisse des taux d’intérêt à la fin de 2019 a alourdi le passif de solvabilité à long terme des caisses de retraite de manière importante, note Jean Bergeron, vice-président en gestion d’actif et des risques au bureau montréalais de Morneau Shepell. « Ainsi, malgré les rendements très élevés obtenus par les actifs des caisses de retraite, la situation financière des caisses ne s’est améliorée que d’environ 1,0 % en moyenne en 2019 selon l’approche de solvabilité », ajoute-t-il. 

Sur l’ensemble de l’année, la marché obligataire a fourni un rendement de 6,9 %. L’indice d’actions canadiennes S&P/TSX composé a obtenu un rendement de 22,9 % et le S&P 500 d’actions américaines a obtenu un rendement de 31,5 % (en dollars américains), une performance atténuée par l’appréciation du dollar canadien, ramenant le rendement en dollars canadiens à 25,2 %. L’indice des marchés mondiaux MSCI Monde a affiché un rendement de 21,2 % et l’indice des marchés émergents a obtenu un rendement de 12,9 % (tous deux en dollars canadiens).

MÊME DIAGNOSTIC CHEZ MERCER

Il y a quelques semaines, l’indice Mercer attirait aussi l’attention sur l’impact des bas taux d’intérêt sur les régimes de retraite. Selon Mercer, l’augmentation des obligations au titre des prestations déterminées dans les bilans des régimes de retraite pourrait atteindre 15 % en raison de la faiblesse inédite des taux d’intérêt et de l’aplatissement des courbes des taux en 2019. L’an dernier, les taux sur les obligations américaines de long terme sont un temps devenu inférieurs au taux de court terme. 

Non seulement les faibles taux réduisent-ils l’impact positif des marchés, mais « il est possible que cette hausse dans le bilan des entreprises au courant de l’année attire l’attention des directeurs financiers et des investisseurs sur les passifs accumulés », avançait alors F. Hubert Tremblay, conseiller principal au sein du domaine avoirs de Mercer Canada.

La rédaction