La situation économique pèse sur les employés

Par La rédaction | 20 avril 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Employé de bureau se cachant le visage avec les mains.
Photo : Andrea De Martin / 123RF

Manuvie vient de dévoiler les résultats de son sondage annuel sur le stress, les finances et le bien-être. Celui-ci livre un aperçu sur la façon dont les travailleurs bénéficiant d’un régime de retraite offert par l’employeur perçoivent leur bien-être, leur sécurité financière générale et leur préparation à la retraite.

Or, le sondage 2022 met en relief les répercussions que l’incertitude économique fait peser sur les Canadiens, ainsi que sur les manières dont les employés et les employeurs peuvent réagir dans l’environnement macroéconomique actuel.

LE STRESS FINANCIER À LA HAUSSE

Alors que la Banque du Canada a relevé ses taux d’intérêt sept fois en 2022 et que la possibilité d’une récession domine la couverture médiatique, il n’est pas étonnant, souligne le rapport, que 70 % des répondants se disent très inquiets au sujet de l’économie.

De fait, les préoccupations relatives à l’inflation sur le coût de la vie (61 %), à la hausse des taux d’intérêt (46 %) et aux conditions économiques en général (42 %) ont été les plus fréquemment mentionnées par les personnes sondées.

Presque tous les répondants ont constaté l’augmentation des coûts au cours des six derniers mois, notamment pour les produits alimentaires (98 %), les produits ménagers de base (89 %), l’essence (86 %) et le paiement des factures mensuelles (79 %).

LA NÉCESSITÉ DE S’ADAPTER

Ainsi, pour gérer la hausse de leurs dépenses, 77 % des répondants modifient leurs habitudes de consommation et leurs projets d’achat.

Environ deux personnes sur trois comparent les prix et près de la moitié reportent les gros achats. Un peu plus du quart des répondants ont indiqué qu’ils réduisaient leurs dépenses pour ne se procurer que l’essentiel.

LES FINANCES PERSONNELLES SUR LA SELLETTE

Plus de la moitié des répondants (53 %) se préoccupent également beaucoup de leurs finances personnelles.

Les éléments les plus fréquemment évoqués sont les dettes de carte de crédit (40 %), l’insuffisance de l’épargne pour les imprévus (30 %) et l’épargne-retraite (29 %).

Ces inquiétudes financières découlent, d’après le sondage, d’une dégradation importante de la situation financière des travailleurs.

Ainsi, les employés interrogés sont aujourd’hui environ deux fois plus nombreux à qualifier leur situation financière personnelle de passable ou médiocre (40 %) plutôt que de très bonne ou excellente (21 %).

Deux répondants sur cinq affirment aussi qu’il leur est difficile en ce moment d’épargner, et un répondant sur cinq doit puiser dans ses économies pour pouvoir acheter des produits de première nécessité.

LA SANTÉ MENTALE TOUCHÉE

En outre, le contexte économique difficile a une incidence sur la santé mentale de quatre répondants sur cinq (79 %), 24 % d’entre eux affirmant même que l’incidence est majeure.

L’augmentation du stress financier et les problèmes de santé mentale entraînent aussi des répercussions dans le milieu de travail. Ainsi, 71 % des répondants déclarent que leur santé mentale a nui à leur capacité à travailler au cours de la dernière année. Quatre répondants sur cinq s’inquiètent de leurs finances lorsqu’ils sont au travail, et près d’un répondant sur trois dit s’en inquiéter souvent.

LES RÉSULTATS DES ENTREPRISES AFFECTÉS

Selon le rapport de Manuvie, le stress financier peut coûter aux employeurs près de deux mille dollars (1 786 $) par employé en perte de productivité et en absentéisme, soit un total de 178 600 $ pour les petites entreprises de 10 à 100 employés, de 891 214 $ pour les moyennes entreprises de 101 à 499 employés et de plus de 893 000 $ pour les grandes entreprises de 500 employés ou plus.

DES PROGRAMMES ET DES CONSEILS EN RENFORT

Cela dit, les programmes de bien-être financier proposés par l’employeur de même que les conseils de professionnels peuvent changer la donne, indique le rapport.

Les employés affirment que les programmes de bien-être financier réduisent leur stress financier (79 %), les incitent à rester en poste (75 %) et à recommander à d’autres personnes de travailler pour l’entreprise (73 %). De plus, ils les rendent plus productifs (66 %).

Cependant, seulement la moitié des répondants disent que leur employeur propose un tel programme, et une personne sur quatre (25 %) ne sait pas si elle y a accès.

En revanche, les personnes ayant un conseiller personnel déclarent avoir plus de facilité à économiser (36 % contre 28 % sans conseiller), plus de chances d’être sur la bonne voie pour prendre leur retraite (47 % contre 34 % sans conseiller) et plus de chances d’être en bonne santé mentale (54 % contre 42 % sans conseiller.

Le sondage 2022 sur le stress, les finances et le bien-être a été commandé par Manuvie et John Hancock Retirement et réalisé par Edelman DXI auprès de 1 551 Canadiens appartenant au panel de recherche d’Angus Reid, entre le 28 novembre 2022 et le 8 décembre 2022.

La rédaction