La vie reviendra-t-elle à la normale?

Par James Langton | 16 Décembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Masque chirurgical sur lequel il est écrit COVID-19
Photo : TRAVELARIUM / iStock

Les économistes américains sont divisés quant à la question de savoir si la distribution à grande échelle d’un vaccin contre la COVID-19 entraînera un retour complet aux normes pré-pandémiques.

L’Association américaine de l’industrie des valeurs mobilières et des marchés financiers (SIFMA) a récemment publié les résultats de sa dernière enquête semestrielle auprès des économistes en chef des grandes sociétés financières. Nombre d’économistes interrogés ne s’attendent pas à ce que la vie quotidienne revienne à la normale, même après la diffusion généralisée des vaccins.

Ainsi, plus de la moitié des répondants (56 %) ont déclaré que les employés ne reviendront jamais dans leurs bureaux à la même fréquence qu’avant la mise en place du vaccin.

Seulement 19 % d’entre eux s’attendent à ce que l’organisation du travail, incluant une présence au bureau, revienne à la normale d’ici le second semestre 2021, et un autre 19 % s’attendent à ce que cette réalité reprenne forme d’ici le second semestre 2022.

De même, l’enquête révèle que seuls 38 % des répondants s’attendent à ce que les consommateurs reprennent les activités « à haute densité » une fois que les vaccins auront été distribués. Ils sont 38 % à plutôt croire à une reprise des activités, mais à des niveaux bien inférieurs que ceux d’avant la pandémie.

Seuls 6 % estiment toutefois que des réductions substantielles seront maintenues même avec les vaccins, 19 % n’ont été incapables de se prononcer.

Plus de la moitié des économistes (57 %) estiment que la participation à la population active ne reviendra pas aux moyennes historiques avant 2022, et 29 % d’entre eux s’attendent à ce qu’elle ne revienne pas avant le second semestre de 2022.

Sur le plan économique, les sondés prévoient que le PIB américain chute de 2,5 % cette année, avant de rebondir de 3,5 % en 2021 (prévisions médianes).

« Nous allons passer un hiver difficile, mais un soutien budgétaire accru et des développements positifs sur le front des vaccins devraient aider les ménages et les entreprises à chercher cette lumière au bout du tunnel », a commenté Ellen Zentner, économiste américaine en chef chez Morgan Stanley et présidente de la table ronde consultative économique de la SIFMA.

« La nouvelle prometteuse est que nous nous demandons si l’année prochaine sera bonne, alors qu’en 2020, la question était de savoir si elle serait mauvaise », a déclaré Ellen Zentner.

En matière de relance budgétaire, 56 % des personnes interrogées s’attendent à ce que le prochain cycle de relance ait lieu après l’inauguration présidentielle en janvier. Un autre 38% s’attend à une relance budgétaire d’ici la fin de l’année.

S’il n’y a plus de relance budgétaire, les économistes interrogés pensent qu’il faudrait abaisser leurs prévisions de PIB pour 2021.

Plus d’un tiers (36 %) des répondants s’attendent à ce que les prévisions soient réduites de 20 à 40 points de base, et 43 % déclarent que cela pourrait faire baisser les prévisions de PIB pour 2021 de plus de 40 points de base.

En termes de politique monétaire, aucun des économistes interrogés ne s’attend à ce que la Réserve fédérale américaine (Fed) réduise les taux d’intérêt en territoire négatif. Moins d’un tiers (31 %) s’attendent à ce que la Fed commence à relever son taux cible en 2023, et plus de la moitié (56 %) pensent que cela n’aura lieu qu’après 2023.

James Langton

James Langton est journaliste pour Advisor.ca et Investment Executive. Depuis 1994, il fait des reportages sur la réglementation, le droit des valeurs mobilières, l’actualité de l’industrie et plus encore.