L’ampleur de la crise « exagérée »

Par La rédaction | 25 mai 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Stephen Poloz, gouverneur de la Banque du Canada.
Photo : G20 Argentina / Wikemedia creative commons

Alors qu’il s’apprête à quitter le poste de gouverneur de la Banque du Canada (BdC) qu’il occupait depuis sept ans, Stephen Poloz se montre optimiste sur le plan économique pour l’après-pandémie, rapporte Le Devoir. 

« Je crois que, tout bien pesé, la vague [de pessimisme] que j’entends est un peu trop extrême. C’est un peu exagéré », a déclaré jeudi le dirigeant à l’occasion d’une table ronde virtuelle avec des journalistes.

Selon lui, le problème vient notamment du fait que les experts utilisent des indicateurs comme le produit intérieur brut (PIB) pour établir leurs scénarios économiques. Or, lorsqu’on prévoit que la COVID-19 entraînera une baisse de 15 % du PIB canadien au deuxième trimestre, cela envoie le message, erroné, que le pays subira un choc dont il aura du mal à se remettre.

« Nous ne sommes pas dans une récession normale et la diminution du PIB ne reflète pas un changement profond du comportement ni de la confiance des acteurs économiques. Les gouvernements ont mis l’économie sur pause », explique le gouverneur de la BdC.

Une fois que l’ensemble des mesures de confinement mises en place auront été levées, « un retour rapide de l’activité » est prévisible, croit-il.

SCÉNARIO OPTIMISTE… POUR L’INSTANT

Pour Stephen Poloz, le scénario optimiste demeure donc plausible, notamment grâce au fait que « l’on a su tirer les leçons de la crise financière de 2008 » et que le secteur financier affronte la crise actuelle avec de solides atouts.

La banque centrale canadienne a adopté une série de mesures monétaires destinées à fournir suffisamment de liquidités aux marchés, insiste le dirigeant. Les gouvernements fédéral et provinciaux ont aussi mis sur pied des programmes d’aide financière d’urgence pour appuyer les travailleurs et les entreprises.

Dans ce contexte, le gouverneur de la BdC juge la Prestation canadienne d’urgence très efficace, en particulier parce qu’elle permet de s’ajuster plus rapidement à l’évolution de la situation économique que d’autres programmes, comme l’assurance-emploi. D’après lui, les gouvernements auraient d’ailleurs intérêt à conserver ce genre d’outils en vue d’amortir les effets des prochaines crises à venir.

Si une seconde vague de COVID-19 devait frapper l’économie canadienne, Stephen Poloz admet toutefois que le scénario optimiste auquel il adhère aujourd’hui serait à jeter aux oubliettes. Dans ce cas, c’est une version pessimiste de l’avenir qui prévaudrait, avec son lot de pertes d’emplois et de disparitions d’entreprises. Au point où le Canada risquerait de ne pas retrouver son niveau économique d’avant la crise d’ici plusieurs années.

La rédaction