L’année 2023 peut-elle être pire ?

Par La rédaction | 9 janvier 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Homme d'affaires se tenant debout devant un mur de points d'interrogation.
Photo : Daniil Peshkov / 123RF

Au moment de se souhaiter une bonne année 2023, nombre d’investisseurs seront soulagés d’en finir avec une année 2022 synonyme de cauchemar. Mais à quoi peut-on s’attendre vraiment pour l’année à venir ?

Les trois années qui viennent de s’écouler ont été une succession de crises. La pandémie a paralysé 2020, tandis que les perturbations des chaînes logistiques ont bouleversé 2021. Quant à 2022 – dont on aurait pu penser qu’elle allait signer un retour à la normale -, elle aura été l’année du retour des grandes tensions géopolitiques avec la guerre en Ukraine, l’année du retour en force de l’inflation et l’année où la récession redevient probable.

Au moment d’entrer dans l’année 2023, qui peut encore croire qu’elle sera l’année de l’apaisement ? L’année qui débute verra encore se multiplier les risques sur le terrain de l’économie, prévient Harvard Business Review.

Commençons quand même par la bonne nouvelle : les facteurs qui ont nourri l’inflation – comme la pandémie et la perturbation du marché énergétique par la guerre en Ukraine – semblent en passe de s’estomper. La croissance des prix à la consommation ne devrait plus que reculer, sans toutefois retrouver son niveau de 2 % de l’avant-pandémie. Une stagnation à 4 ou 5 % est probable. Ce qui rend probable également un maintien des taux d’intérêt à un niveau plus élevé que le 0 % auquel les années 2010 nous avaient habitués.

Cette politique agressive des banques centrales finira par avoir des conséquences sur l’activité économique, et donc sur le marché du travail. La consommation fléchira tôt ou tard, entraînant une baisse des investissements et une dégradation de l’emploi.

Tant que ces effets ne se feront pas sentir, la pénurie de main-d’œuvre continuera à nourrir la flambée des prix. Il est donc illusoire de croire qu’on pourra sortir de l’inflation sans poussée notable du taux de chômage. Ce retour du chômage va tarir la flambée des salaires : la certitude de retrouver facilement un emploi tendra à diminuer, réduisant ainsi les espérances de hausses de salaire.

De son côté, la Chine pourrait nourrir les tendances inflationnistes : en libérant son économie des mesures sanitaires drastiques contre la COVID-19, la deuxième puissance économique mondiale sera à nouveau gourmande en matières premières et en énergie, ce qui contribuera à pousser les prix à la hausse sur ces marchés. Simultanément, cela contribuera aussi à réduire les perturbations des chaînes d’approvisionnement, ce qui allégera certaines tendances inflationnistes.

De ce point de vue, les inconnues quant aux évolutions à venir de la pandémie font peser des risques difficiles à mesurer pour les économies nationales, comme pour l’ensemble de l’économie mondiale.

À ces risques s’ajoutent les conséquences potentiellement dévastatrices de la hausse des taux d’intérêt pour les économies émergentes et l’ensemble des pays fortement endettés. Une crise de la dette pourrait ravager les marchés financiers et l’économie mondiale.

Enfin, il reste la possibilité que survienne une nouvelle surprise désagréable, du type de celles que nous avons subi depuis trois ans. Si 2023 pouvait nous éviter une telle mauvaise surprise, ce ne serait déjà pas si mal.

La rédaction