Le crédit à la consommation croîtra en 2019

Par La rédaction | 14 Décembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Personne effectuant un achat par carte de crédit en ligne.
Photo : Pachai Leknettip / 123RF

Le marché canadien du crédit à la consommation devrait continuer de croître l’année prochaine, en dépit d’un possible ralentissement économique, selon le Rapport sur les données du secteur canadien publié récemment par TransUnion.

L’agence d’évaluation du crédit vient de publier son rapport trimestriel qui dévoile les dernières données pour l’année qui se termine et les prévisions pour 2019. TransUnion prévoit que les soldes moyens de la dette à la consommation des Canadiens continuent de grimper pour les prêts hypothécaires, les cartes de crédit et les autres créances non hypothécaires.

« Le marché canadien du crédit à la consommation a inscrit d’excellents rendements au cours des dernières années, avec une croissance vigoureuse soutenue par de solides fondamentaux économiques. En 2019, nous prévoyons que ces tendances positives se poursuivront, ce qui augure bien pour les consommateurs de crédit canadiens. Toutefois, des signes d’un léger ralentissement économique pointent leur nez, ce qui offre aux consommateurs et aux entreprises canadiennes la possibilité de prévoir et d’évaluer différents scénarios susceptibles de nuire à leur capacité à continuer à gérer leurs dettes de manière responsable », a déclaré Matt Fabian, directeur de la recherche et du conseil en services financiers chez TransUnion Canada.

Les prédictions de l’agence s’appuient sur la persistance d’un climat de faible taux de défaillance. Cependant, le marché du crédit à la consommation pourrait être perturbé par un possible ralentissement de l’économie canadienne en 2019, ainsi que par la faible croissance des salaires, la hausse des taux d’intérêt et l’incertitude qui règne sur les marchés mondiaux. Pour le moment, aucun de ces facteurs n’est assez marqué pour avoir un véritable effet sur le crédit à la consommation.

Les économistes prévoient un ralentissement du PIB du Canada et une baisse de 3 points de pourcentage pour passer d’un taux prévisionnel de 2,2 % en 2018 à 1,9 % en 2019. Ce ralentissement pourrait avoir une incidence sur les niveaux de dépenses de consommation et d’emploi, ce qui aurait un effet sur la capacité des consommateurs à rembourser leurs dettes.

QUELQUES CHIFFRES

Les modèles de prévision de TransUnion intègrent des dizaines de variables de crédit comportementales et macroéconomiques. Leurs perspectives montrent des occasions continues de croissance et des risques équilibrés, malgré des difficultés économiques potentielles.

TransUnion prévoit que le solde hypothécaire augmentera de 3,4 % par rapport au résultat calculé pour la fin de 2018 (265 471 $), pour atteindre 274 533 $. Le solde moyen de créances non hypothécaires passera quant à lui de 29 848 $ à 30 687 $, autrement dit une hausse annuelle de 2,8 %. Le solde moyen par consommateur pour les cartes de crédit atteindra 4 266 $, soit 71 $ de plus qu’au résultat prévu au quatrième semestre de 2018.

QUELQUES TENDANCES À SURVEILLER

Malgré leurs prévisions positives, TransUnion garde certaines tendances à l’œil.

1) Les taux de défaillance des cartes de crédit

Les cartes de crédit seraient le seul produit à connaître une légère hausse des taux de défaillance dans l’année qui vient. En cas de difficultés financières, les consommateurs ont tendance à hiérarchiser leurs dettes et à regarder celles pour lesquelles ils peuvent se permettre d’être en défaillance. Les consommateurs préfèrent d’abord payer leur prêt hypothécaire ou leur prêt automobile s’ils doivent faire un choix plutôt que de rembourser leurs dettes de carte de crédit.

« La capacité des consommateurs à gérer leurs dettes est directement influencée par leur revenu disponible. Si un ralentissement économique et des pressions sur les revenus des consommateurs se concrétisaient, nous pouvons anticiper que les cartes de crédit seraient les premières à en faire les frais en matière de taux de défaillance plus élevés. », a déclaré Matt Fabian.

2) Possibilité de crises régionales

TransUnion estime qu’une crise économique régionale au Canada entraînerait une hausse du taux global de défaillance.

« Bien que nous considérions l’incidence des tarifs et des crises localisées sur les taux de défaillance globaux au Canada comme étant très faible, elle serait certainement ressentie par les consommateurs de ces régions et certains portefeuilles de crédit à la consommation pourraient en subir les conséquences à l’échelle régionale », a affirmé Matt Fabian.

3) Hausse des soldes hypothécaires

Les critères d’admissibilité aux prêts hypothécaires ont limité le nombre de consommateurs pouvant y avoir accès. TransUnion prévoit tout de même une légère hausse du solde hypothécaire moyen par consommateur puisque les montants des prêts dépendent des prix des logements dans les grandes régions métropolitaines et que ceux-ci sont en hausse.

4) Baisse continue des taux de défaillance sur les créances non hypothécaires

Cette baisse sur la dette non hypothécaire moyenne des consommateurs devrait se poursuivre en 2019. Cependant, les taux de défaillance sont sensibles à certains événements économiques, comme les taux d’intérêt, le chômage, l’inflation et la croissance des salaires. Ce qui pourrait limiter cette baisse.

La rédaction