Le huard pourrait dégringoler

Par La rédaction | 26 mars 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le dollar canadien pourrait flirter à nouveau avec son plancher historique de 62 cents américains, estime un ancien conseiller de la Banque du Canada.

Même si une baisse de 17 % par rapport au niveau actuel d’environ 75 cents américains peut sembler importante, le huard a déjà dégringolé de près de 30 % par rapport à son cours de 2011, lorsque l’économie canadienne était à son zénith, relève David Wolf, gestionnaire de portefeuille à Fidelity Investments, dans une entrevue accordée à Bloomberg News.

LE CANADA EN RÉCESSION?

Aujourd’hui, le Canada est peut-être déjà entré en récession, après une croissance annualisée de seulement 0,4 % au quatrième trimestre et un début d’année plutôt maussade, ajoute-t-il.

L’analyste juge qu’« il y a de bonnes chances pour que les astres soient actuellement mal alignés » pour l’économie canadienne. Le gros problème est qu’un désendettement des ménages semble commencer à se dessiner alors que l’économie mondiale tourne au ralenti, sans parler du retard du Canada en matière de compétitivité, poursuit-il, précisant que ses opinions n’engagent que lui, et non pas Fidelity.

« Cela ne correspond sans doute pas à la définition technique classique, mais la situation actuelle pourrait très bien donner l’impression que la majeure partie de l’économie d’un océan à l’autre est en récession », confirme David Tulk, un gestionnaire de portefeuille institutionnel qui travaille avec David Wolf.

En effet, l’histoire récente a montré qu’il fallait beaucoup de temps pour assainir les bilans des ménages, une tâche d’autant plus difficile à accomplir que les échanges commerciaux et les dépenses des entreprises demeurent pour l’instant entravés.

Cependant, il est ardu de prédire combien de temps durera le ralentissement de l’économie canadienne et s’il sera profond, indiquent les deux analystes. « L’endettement des ménages par rapport à leurs revenus n’a jamais été aussi élevé au pays », note David Tulk.

PRIVILÉGIER LES MARCHÉS ÉMERGENTS

Bien que le marché du travail canadien enregistre son meilleur début d’année depuis 1981, David Tulk croit que cet indicateur n’est pas forcément fiable, notamment dans la mesure où le nombre d’heures travaillées a reculé. Au même moment, les investissements des entreprises au cours des trois derniers mois de 2018 ont baissé de près de 6 % par rapport au premier trimestre de l’année, et de 22 % comparativement aux niveaux record enregistrés en 2014, poursuit-il.

La TD prévoit que la valeur du huard se situera entre 74 et 71 cents américains pour la majeure partie de 2019, tandis que les analystes de Citigroup anticipent de 73,5 à 73 cents américains. La médiane des prévisions des analystes établie par Bloomberg place le huard à 77,52 cents américains au quatrième trimestre de cette année.

L’une des solutions qui permettraient de protéger les investisseurs contre d’éventuelles pertes d’actifs canadiens consiste à remplacer certains d’entre eux par des actifs de marchés émergents, qui sont moins chers et offrent de meilleures perspectives de croissance à long terme, suggère David Wolf.

La rédaction