Le marché immobilier au plus haut

Par La rédaction | 17 août 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture
Photo : flynt / 123RF

En juillet, les ventes de logements au pays ont atteint un « niveau historique », tous mois confondus, en particulier à Toronto et Montréal, selon les données publiées lundi par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI).

Les ventes résidentielles nationales ont ainsi augmenté de 26 % d’un mois à l’autre, tandis que les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont, pour leur part, crû de 30,5 % comparativement à la même période l’an dernier. Selon l’ACI, qui représente plus de 130 000 courtiers et agents immobiliers d’un océan à l’autre, il s’agit là de la plus importante hausse mensuelle jamais enregistrée.

Sur les grands marchés canadiens, les ventes ont bondi de 49,5 % dans le Grand Toronto, de 43,9 % dans le Grand Vancouver, de 39,1 % à Montréal, de 28,7 % à Ottawa, de 15,7 % à Calgary, de 12,1 % à Winnipeg, de 9,7 % à Edmonton et de 5,4 % à Québec. De leur côté, les ventes réelles ont affiché une hausse de 30,5 % d’une année à l’autre. Résultat : quelque 62 355 transactions ont été enregistrées en juillet, ce qui représente un record absolu.

« LA VIE NORMALE REPREND SON COURS »

Dans l’ensemble, le nombre de propriétés nouvellement inscrites a pour sa part augmenté de 7,6 % entre les mois de juin et de juillet. Toutefois, durant cette période, le nombre de nouvelles inscriptions a été orienté à la hausse dans seulement 60 % des marchés locaux, alors que la reprise des inscriptions « semble s’essouffler dans bien des régions au pays », relève l’ACI. Celle-ci souligne que l’importante hausse nationale enregistrée en juillet est donc d’abord attribuable au Grand Toronto.

« La vie normale reprend son cours petit à petit. D’un bout à l’autre du pays, les courtiers et agents immobiliers et leurs clients veulent rattraper le temps perdu, ce qui fait que nous avons un été des plus occupés. Avec le déconfinement, un nombre record de propriétaires-vendeurs et d’acheteurs ont envahi le marché », commente dans un communiqué Costa Poulopoulos, président de l’ACI.

« Nous veillons à préserver la santé des clients en suivant les directives et les conseils des autorités gouvernementales et de santé publique, et en faisant usage de technologies virtuelles pour faire visiter les propriétés, remplir les formulaires et signer les contrats. Plus que jamais, les courtiers et les agents immobiliers membres de l’ACI demeurent la meilleure source d’information et le meilleur guide au moment de négocier l’achat ou la vente d’une propriété », ajoute le dirigeant.

Économiste principal de l’Association, Shaun Cathcart confirme cette embellie sur un marché que nombre d’observateurs estimaient sinistré en raison de la pandémie de coronavirus. « C’est fou, le revirement de situation qui s’est produit en trois mois. Les résultats d’avril ont établi des records tellement ils étaient faibles, et puis en juillet, c’est le contraire qui s’est produit », explique l’économiste. « En grande partie, ce qu’on voit en ce moment, c’est la reprise des activités qu’on aurait normalement vue plus tôt cette année, poursuit-il. Avant le confinement, nous nous préparions pour le marché printanier le plus serré depuis près de 20 ans. La tranquillité du marché s’est peut-être prolongée quelques mois, mais, au bout du compte, la situation actuelle est celle que nous anticipions en mars. »

UN MARCHÉ EN EFFERVESCENCE

Cela dit, souligne Shaun Cathcart, de nouveaux facteurs dus à la crise sanitaire actuelle ont changé la donne. « Certaines inscriptions sont directement liées à la COVID-19, alors que l’inscription de nombreuses autres propriétés est retardée pour la même raison. En effet, à certains endroits, le nombre de propriétés à vendre n’a jamais été aussi bas en 16 ans. Certains achats seront sûrement retardés. Or, certains éléments du quotidien, comme l’importance d’un chez-soi, l’inutilité pour bien des gens de se déplacer pour aller travailler et le besoin d’avoir un espace personnel et un bureau à la maison, n’ont jamais été aussi importants. Tout cela crée une effervescence sur le marché qu’on n’aurait pas eue sans la COVID-19. »

Enfin, en ce qui concerne les prix, chacun des 20 marchés actuellement compris dans l’Indice a affiché une hausse d’un mois à l’autre pour juillet. Les plus fortes hausses (environ 3 %) ont été enregistrées dans le Grand Toronto, à Guelph, à Ottawa et à Montréal. Le prix moyen réel des propriétés vendues au pays au mois de juillet a ainsi atteint 571 500 dollars, soit un niveau record et une hausse de 14,3 % par rapport à la même période l’an dernier. Cela dit, insiste l’ACI, ce prix moyen national est « fortement influencé » par les ventes dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, qui sont aujourd’hui les marchés « les plus actifs et les plus chers » au pays. Et si on les exclut du calcul, le prix moyen national baisse d’environ 117 000 dollars.

Conclusion de l’ACI : « Si les ventes dans ces deux régions continuent de fluctuer par rapport aux autres marchés, cela pourrait avoir un effet multiplicateur encore plus grand sur le prix moyen national, à la hausse comme à la baisse. »

La rédaction