Le pessimisme gagne les dirigeants

Par La rédaction | 18 septembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Rangée de crayons de bois à la mine cassée.
Photo : Maksim Prochan / 123RF

L’instabilité économique mondiale a eu raison du moral des dirigeants d’entreprises américaines, qui se sont résignés à devoir faire face à une récession dans les prochains mois, selon un sondage de la Duke University.

La majorité (53 %) des quelque 225 chefs de la direction financière interrogés dans le cadre de ce sondage croient que les États-Unis seront en récession d’ici la fin du troisième trimestre de 2020, alors que 67 % entrevoient une récession au plus tard à la fin de l’année prochaine.

L’humeur des dirigeants financiers est au diapason de celle des gestionnaires de fonds, rapporte CNBC. C’est aussi le pessimisme qui prévaut dans le sondage mensuel de Bank of America/Merrill Lynch, publié mardi. Cette enquête menée auprès de plus de plus de 100 gestionnaires mondiaux a révélé que 38 % d’entre eux s’attendent à une récession l’année prochaine. Il s’agit du risque de récession le plus élevé rapporté par les gestionnaires depuis août 2009.

Les répondants s’attendent toujours à une faible croissance et à des taux d’intérêt bas. Selon eux, les banques centrales devront poursuivre leurs mesures de relance. « L’extrême incertitude pèse lourdement sur les entreprises, pas seulement aux États-Unis, mais dans le monde entier », note John Graham, professeur de finance à la Duke University et auteur du rapport.

Les données américaines demeurent toutefois solides, et M. Graham précise que le pessimisme est fort, mais pas « extrême ». Les dirigeants financiers semblent toutefois penser que l’économie américaine seule ne pourra pas suffire à sauver la situation mondiale.

LA FED INTERVIENT SUR LES MARCHÉS

Dans un tel climat de marchés agités, la Fed est intervenue pour la première fois sur les marchés monétaires depuis la crise financière de 2008. L’antenne de New York de la banque centrale a injecté mercredi 75 G$ US à travers son outil de prises de fonds en pension à un jour (repo) pour un peu plus de 80 milliards de dollars demandés par les banques et entreprises.

La veille, la Fed avait déjà injecté 53 milliards de dollars de liquidités sur les marchés, rapporte l’AFP.

Cette opération a été nécessaire après que le marché des liquidités, c’est-à-dire de dépôts de garantie, se fut asséché depuis mardi. Cela a mené à une importante hausse des taux sur les contrats à court terme.

Plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer cet assèchement des liquidités, notamment une forte de demande de dollars de la part des entreprises sur le point de payer une échéance fiscale, le gonflement des déficits et du besoin de financement du gouvernement ainsi que la décrue des réserves de la Fed.

La rédaction