Le pire est derrière nous

Par La Presse Canadienne | 24 novembre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le pire de l’inflation est passé, a affirmé mercredi le ministre des Finances, Éric Girard, qui était à déployer un nouveau volet du bouclier anti-inflation promis par la CAQ en campagne électorale.

Commentant les données publiées plus tôt dans la journée faisant état d’une inflation annuelle stable à 6,9 % en octobre, Éric Girard s’est montré fort optimiste: « Ce qu’on voit, ce sont des bonnes nouvelles. Le sommet de l’inflation il est derrière nous et ce qu’on voit, ce qu’on peut anticiper, c’est que l’inflation va continuer de diminuer. »

Il y a, dit-il, consensus des économistes sur cette question.

RÉCESSION EN VUE?

Quant aux affirmations voulant qu’il y ait 50 % de risques de récession, le ministre Girard a tenu à mettre ces prédictions en contexte, soulignant que l’économie est au cœur d’un ralentissement qui la place à la limite statistique d’une récession, qui se définit par deux trimestres consécutifs de croissance négative: « Pour une période de 12 mois – les six derniers mois de 2022 et les six premiers mois de 2023 – la croissance avoisine 0,0 % et en ce sens (…) il est possible qu’on ait des trimestres légèrement négatifs ou légèrement positifs, parce que ça va osciller autour de zéro pour cent. »

Pour Éric Girard, il n’est guère important d’évaluer à 50 % les risques de récession. Ce qui est important, c’est qu’il y a « 100 % de probabilité que la croissance va être plus faible en 2023 qu’en 2022. Ce qu’on voit, c’est un ralentissement économique prononcé qui s’est amorcé à la fin de 2022 et qui va se poursuivre en 2023. »

PLAFONNEMENT DES TARIFS 

Mais si le sommet de l’inflation est derrière nous, le taux de 6,9 % est insoutenable pour les citoyens, estime le gouvernement Legault, qui annonçait mercredi l’imposition d’un plafond de 3 % à l’indexation de nombreux tarifs de services
gouvernementaux. « Normalement, l’indexation aurait été de l’ordre de 6,4 % », a fait valoir Éric Girard.

Le plafond s’applique à des tarifs dont l’indexation était prévue à compter du 1er janvier, notamment les permis de conduire, l’immatriculation, la contribution payée dans les CHSLD et les frais pour une chambre privée ou semi-privée à l’hôpital.

La différence entre le plafond de 3 % et une indexation dans les eaux de 6,4 % se traduira par un manque à gagner d’environ 330 millions de dollars sur quatre ans, a précisé Éric Girard, qui estime faire ainsi d’une pierre deux coups: « C’est vraiment une bonne mesure parce que d’une part, on aide les Québécois et d’autre part ça baisse l’inflation. »

D’autres plafonnements à 3 % sont prévus pour les tarifs qui doivent être indexés d’ici au 30 juin prochain. L’un d’entre eux est déjà connu puisque le gouvernement Legault a déjà fait part de son intention d’imposer ce plafond aux tarifs d’électricité d’Hydro-Québec.

Un projet de loi doit être déposé à cet effet au cours des prochaines semaines. Le ministre Girard a prévu maintenir ce plafonnement durant quatre ans, mais si l’inflation redescend sous les 3 %, les indexations suivront le mouvement à la baisse.

Cette mesure vient s’ajouter au versement de montants uniques que Québec a prévu verser aux contribuables gagnant moins de 100 000 $ d’ici la fin de l’année.

Les montants seront de 600 $ pour ceux dont le revenu net est inférieur à 50 000 $ et de 400 $ pour ceux dont le revenu net se situe entre 50 000 $ et 100 000 $.

Dans ce dernier cas, la dépense est de l’ordre de 3,5 milliards de dollars et touchera quelque 6,5 millions de contribuables.