Le secteur financier freine les actions canadiennes

Par La rédaction | 9 septembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Une fléchette ralentie par le poids d'une grosse ancre à laquelle elle est attachée.
Photo : lightwise / 123RF

Selon Bloomberg, la performance relativement faible en Bourse des titres du secteur financier a atténué l’ampleur de la remontée du marché des capitaux au Canada.

Les actions du secteur financier (banques, assureurs, gestionnaires d’actif) représentent plus de 30 % de l’indice S&P/TSX Composite. Or, elles affichent un certain retard par rapport à la remontée de l’ensemble des titres en 2019. Un phénomène rare, qui ne se produit que pour la deuxième fois en neuf ans, toujours selon Bloomberg. 

La valeur des actions canadiennes a gagné 16 % depuis le début de l’année et les attentes de profits ont atteint un sommet, en raison de la vigueur de l’économie, de la hausse du prix des matières premières et des revenus solides des entreprises. Cela s’est traduit par une hausse de la valeur des actions technologiques, des matériaux et des services d’utilité publique. Toutefois, les actions du secteur financier ont entravé cette remontée. 

CONTEXTE DIFFICILE

L’indice S&P/TSC Composite Financials a grimpé de 14 % cette année sur une base annualisée. Mais huit des plus grandes banques canadiennes, qui contribuent à environ 20 % de cet indice, ont augmenté de seulement 9 %. Elles ont été affectées par une faible croissance dans certains secteurs, notamment les prêts hypothécaires, ainsi que par les incertitudes liées aux tensions commerciales mondiales et au Brexit. La baisse des taux d’intérêt menace aussi les marges d’intérêt nettes des banques (la différence entre ce qu’elles facturent pour des prêts et ce qu’elles paient sur des dépôts). 

« Quatre-vingt-dix pour cent du temps, elles performent assez bien et vous voulez les détenir, avance Nigel D’Souza, analyste à Veritas Investment Research Corp. Mais il y a certains moments, une ou deux fois par décennie, où elles ne performent pas bien et c’est généralement dans des conditions de ralentissement de la croissance économique et de montée des pertes de crédit ou de risque de crédit plus élevé. »

DES TITRES INTÉRESSANTS

Les épargnants continuent tout de même d’investir dans les banques canadiennes en raison de leurs activités très diversifiées, que ce soit géographiquement (Canada, États-Unis, Europe) ou par secteurs (assurance, gestion de patrimoine, investissements).

Elles versent aussi des dividendes au-dessus de 4 %. « Aucune des cinq grandes banques n’a jamais coupé dans ses dividendes, ce qui permet de penser que cela n’arrivera jamais », souligne Robert Sedran, analyste de CIBC Marché des capitaux.

Cependant, les titres des banques canadiennes restent plus chers que ceux des banques américaines. Ces actions sont donc intéressantes pour ceux qui comptent les détenir pendant de nombreuses années (dix ans et plus), mais moins pour ceux dont l’horizon de placement est d’environ un an. 

La rédaction