L’économie canadienne ralentira en 2019

Par La rédaction | 18 mars 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un homme d'affaire devant un tableau qui dessine une baisse.
Jrg Stber / 123rf

Le plus récent rapport Perspectives économiques RBC prévoit un ralentissement de l’économie canadienne cette année, due en grande partie aux difficultés du secteur pétrolier et à un manque de dynamisme de l’économie mondiale. 

Les Services économiques RBC abaissent leurs prévisions de croissance pour la Canada en 2019 de 1,7 à 1,5 %. En plus de la faiblesse du secteur énergétique, la remontée des taux d’intérêt pourrait diminuer les dépenses des ménages.

Côté énergie, RBC ne cède pas à la panique, mais souligne quelques difficultés. RBC ne s’attend pas à un recul spectaculaire des investissements comparable à celui de la dernière chute des cours du pétrole.

« L’impact de la faiblesse du secteur énergétique sur l’économie canadienne est relativement limité en comparaison de celui de la crise pétrolière de 2015 et 2016, a précisé Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef, RBC, par voie de communiqué. Nous prévoyons que les prix du pétrole se maintiendront à leur niveau actuel tout au long de 2019 et amorceront une remontée en 2020. »

Mais les problèmes sont bien réels. Encore récemment, Exxon Mobil annonçait qu’elle retardait un projet de sable bitumineux de 2,6 milliards de dollars, qui devait être mené par sa filiale Imperial Oil. Celle-ci devait lancer dès 2022 une production de 75 000 barils par jour. Mis en suspens, ce projet sera relancé plus tard, lorsque les conditions générales du marché le permettront. Exxon augmente plutôt l’intensité de ses projets sur le côté de la Guyane et dans le bassin permien, au Texas. 

Côté bonnes nouvelles, la vigueur du marché du travail continuera de soutenir l’économie canadienne, tout comme la croissance de 2,4 % prévue pour les États-Unis, principal client des exportateurs canadiens.

Le taux de chômage au Canada reste à son plus bas niveau depuis 40 ans, mais la progression des salaires demeure relativement faible. Une situation qui devrait changer, selon RBC, puisque les entreprises sont de plus en plus nombreuses à être aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre.

RALENTISSEMENT AU QUÉBEC

La Colombie-Britannique devrait connaître la plus forte croissance parmi les provinces canadiennes, avec 2,5 %. Les débuts des travaux de construction dans le cadre du projet de gaz naturel liquéfié de 40 milliards de dollars y servira de locomotive. C’est ce qui explique d’ailleurs les fortes prévisions d’investissement en immobilisations dans cette province. À 12,9 %, elle dépasse de loin celles émises pour le Québec (5,7 %), qui occupe le deuxième rang.

La deuxième plus forte croissance économique se trouvera complètement de l’autre côté du pays, à Terre-Neuve et Labrador (2,3 %). Cette province a toutefois été la seule à enregistrer une croissance négative l’an dernier (-2,1 %) et devrait connaître une croissance famélique de 0,4 % en 2020. L’embellie de 2019 est surtout due à la construction du projet White Rose, de Husky, et à la hausse de sa production de pétrole. 

Le Québec, après avoir connu une croissance réelle de son PIB de 2,2 % en 2018, qui lui a valu le second rang au pays, devrait voir celle-ci retomber à 1,6 % en 2019 et en 2020. Cela le placerait en milieu de peloton au pays. RBC prévoit en effet une baisse de la consommation au Québec en raison de taux d’intérêt plus élevés. La pénurie de main-d’œuvre pourrait aussi freiner la croissance.

LÉGÈRE HAUSSE DU DOLLAR

Sur le plan mondial, si la croissance américaine rassure (pour l’instant), la Chine inquiète, avec un ralentissement prévu en 2019 et des frictions persistantes avec les États-Unis. L’Europe et le Royaume-Uni tentent de se dépêtrer du Brexit. RBC prévoit un taux de croissance mondiale de 3,5 % en 2019 et 2020. 

Quant au dollar canadien, il devrait rester aux alentours de 75 cents américains en 2019 et grimper à 77 cents d’ici la fin de 2020, selon RBC, notamment en raison d’une hausse des prix du pétrole et du maintien de l’écart entre les taux d’intérêt à court terme au Canada et aux États-Unis. 

La rédaction