L’endettement des ménages inquiète

Par La rédaction | 20 mars 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La majorité des économistes du Québec se disent inquiets du niveau d’endettement élevé des ménages dans la province.

La quasi-totalité d’entre eux jugent « préoccupant » (74 %) voire « très préoccupant » (16,5 %) le taux d’endettement des consommateurs, selon un sondage publié lundi par l’Association des économistes québécois (AEQ) et mené en ligne au début du mois de mars en collaboration avec la firme Raymond Chabot Grant Thornton auprès de 127 membres de l’AEQ.

Seuls 9,5 % ne trouvent « pas du tout préoccupante » la situation actuelle.

MIEUX LUTTER CONTRE L’ÉVASION FISCALE

Les personnes sondées se montrent en revanche plus partagées quant à l’opportunité d’une hausse éventuelle du taux directeur de la Banque du Canada au cours des prochains mois. Ainsi, un tiers (33 %) des répondants y sont favorables alors que la moitié (50,4 %) y sont opposés et que 16,5 % ne se prononcent pas.

Président du comité des politiques publiques de l’AEQ, Yves St-Maurice estime dans un communiqué que ces avis mitigés reflètent probablement la préoccupation des économistes face au fort endettement des ménages, qui pourrait rendre les dépenses de consommation plus sensibles à des hausses de taux d’intérêt. En effet, explique-t-il, « combinée à un effet restrictif sur les investissements et sur le marché immobilier, une hausse trop rapide du taux directeur pourrait ralentir la croissance économique plus que prévu ».

Interrogés quant aux améliorations qui pourraient être apportées à la gestion des finances publiques québécoises, les membres de l’AEQ mentionnent en premier le fait d’établir une meilleure évaluation de l’efficacité des programmes de dépenses (44 % des répondants). En deuxième lieu, ils évoquent l’instauration d’une politique plus efficace en matière de lutte contre l’évasion fiscale et la réduction des possibilités d’évitement fiscal (33 %).

INFORMER DU DANGER DES CRYPTOMONNAIES

Les participants au sondage sont par ailleurs divisés en ce qui concerne la nécessité d’encadrer la progression du bitcoin et des autres cryptomonnaies. Ainsi, seuls 4 % d’entre eux jugent que le gouvernement fédéral devrait interdire l’usage de ce nouveau mode de paiement. L’option préférée consiste à sensibiliser les usagers aux risques que présentent les cryptomonnaies (43 % des réponses), même si une partie non négligeable (34 %) des économistes estiment qu’il serait nécessaire d’adopter une réglementation touchant l’usage des monnaies virtuelles. Dans l’ensemble, seuls 15 % des répondants sont d’avis qu’il faut laisser ce marché fonctionner librement.

À noter que 4 % des économistes suggèrent d’autres pistes de solutions, notamment une combinaison de plusieurs moyens (éducation du public, mais aussi réglementation, au même titre que les autres types de transaction impliquant des monnaies traditionnelles ou d’autres sortes de réservoir de richesse). Certains proposent également d’interdire le paiement en cryptomonnaies et de réglementer les ICO (Initial Coin Offering) servant à lever du capital. Enfin, d’autres suggèrent de ne pas donner les surplus d’électricité de la province aux « mineurs » de bitcoins et autres monnaies virtuelles.

La rédaction