Les assureurs canadiens font saliver les investisseurs

Par La rédaction | 7 février 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Conseiller posant ses mains au-dessus d'une famille en papier.
Photo : anyaberkut / 123RF

Les actions des compagnies d’assurance canadiennes sont devenues l’an dernier plus populaires que celles des principales banques du pays, rapporte Bloomberg.

En 2019, les actions des plus grands prêteurs ont gagné 14 % de valeur, incluant les dividendes, assez loin derrière le rendement total de 23 % du S&P/TSC Composite. Il s’agissait de la première fois depuis 2010 que les banques canadiennes montraient une performance inférieure à leur indice de référence. La montée des défauts sur les prêts et la diminution des marges nettes d’intérêt ont fait mal à leur rentabilité. 

Sur les marchés, les investisseurs ont déchanté, inquiétés par la persistance des bas taux d’intérêt, de la qualité des prêts hypothécaires et du taux élevé d’endettement des ménages. 

BONS RENDEMENTS DES ASSUREURS

À l’inverse, les actions des compagnies d’assurance canadiennes ont offert un rendement de 40 % en 2019. La Financière Manuvie et la Financière Sun Life ont généré de forts revenus l’an dernier, soutenues notamment par des résultats meilleurs qu’attendu de leurs activités en Asie. On doit remonter à 2013 pour trouver une autre année où les assureurs ont présenté des rendements aussi supérieurs à celui des banques. 

Il faut toutefois noter que les années 2012 et 2013 marquaient un retour après une année 2011 catastrophique pour ce secteur (-30 %). En 2018, les compagnies d’assurance affichaient un rendement négatif de près de -20 % par rapport à l’année précédente, avant de rebondir en 2019.

« Des actions d’assurance vie qui offrent de meilleurs rendements que celles des banques, c’est assez rare et il est encore plus rare de les voir le faire deux ans de suite », souligne Gabriel Dechaine, un analyste à la Banque Nationale du Canada.

EXPOSITION INTERNATIONALE

Les marchés s’attendent à au moins une baisse du principal taux directeur de la Banque du Canada cette année, en raison d’une croissance économique qui montre de petits signes de ralentissement. Cela continuerait de nuire aux revenus des banques. 

Bien sûr, une telle décision affecterait aussi négativement les compagnies d’assurance, mais ces dernières sont très actives en dehors du marché canadien. En 2018, Manuvie générait 62 % de ces revenus à l’international, alors que Sun Life réalisait près de 45 % de ses ventes en Asie et aux États-Unis, selon Bloomberg.

Les marchés s’attendent à voir les compagnies d’assurance offrir des programmes de rachat d’actions, toujours alléchants pour les investisseurs, puisqu’elles ont amassé passablement de liquidités. 

HAUSSE DES PRIX CIBLES

Dans un récent rapport, John Aiken, analyste de Barclays, a augmenté le prix cible des actions de Great-West, Manuvie et Sun Life, invoquant « une forte rentabilité et une amélioration de l’environnement d’opération ». En ce moment, le multiple pour les actions des assureurs s’établit à 9, comparativement à 10 pour les banques. Toutefois, Gabriel Dechaine rappelle que cette mesure est partiale du fait que le prix des parts de Manuvie reste très bas. 

En fin de session jeudi dernier, les actions de Manuvie s’échangeaient à 26,77 $, contre 35,04 $ pour Great-West et 63,70 $ pour Sun Life. Les trois titres étaient en hausse.

La rédaction