Les banques américaines au régime sec

Par La rédaction | 5 octobre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Banque
Photo : canbalci / iStock

La Réserve fédérale (Fed) a décidé de prolonger jusqu’à la fin de l’année les restrictions sur les dividendes et les rachats d’actions afin d’aider le système bancaire américain à surmonter la crise due à la COVID-19, rapportent Les Echos et l’Agence France-Presse.

Depuis la crise financière de 2008, c’est la première fois que la Fed utilise des mesures contraignantes de ce type, souligne le quotidien économique français, qui rappelle que celles-ci avaient été adoptées au mois de juin pour s’assurer que les banques puissent absorber les impayés de leurs clients et continuer à prêter de l’argent aux ménages et aux entreprises, y compris en cas de récession importante. Le journal ajoute que la banque centrale américaine a agi ainsi, car elle s’inquiète de leur capacité à conserver suffisamment de liquidités pour être prêtes à faire face aux pires scénarios économiques.

Le régulateur a en outre interdit aux quelque 33 institutions financières américaines possédant des actifs supérieurs à 100 milliards de dollars de lancer des programmes de rachats d’actions. La raison? Cette pratique, qui avait atteint un niveau record l’an dernier, constitue « le principal outil de distribution du capital des banques », expliquent Les Echos.

DEUX SÉRIES DE STRESS TESTS EN 2020

Le journal rappelle que c’est également au mois de juin que la banque centrale américaine avait contraint les grandes institutions financières du pays à subir des « tests de résistance » (stress tests) visant à s’assurer qu’elles étaient en mesure d’encaisser le choc économique généré par la pandémie de COVID-19. Son constat avait alors été que, dans l’ensemble, elles parviendraient à le surmonter, mais au prix de pertes énormes.

Dans un communiqué diffusé jeudi dernier, la Fed indique que même si les fonds propres de ces banques sont demeurés à un niveau élevé durant le troisième trimestre, elle procédera à de nouveaux tests de résistance d’ici à la fin de l’année.

Dans son édition de jeudi, le Wall Street Journal voit dans ce dispositif sans précédent « un signe de l’incertitude à laquelle sont confrontés le secteur et l’économie en général » dans le cadre de la pandémie de coronavirus. Si le quotidien new-yorkais se dit lui aussi d’avis que les grandes banques américaines « sont dans une position beaucoup plus solide aujourd’hui qu’elles ne l’étaient lors de la crise financière de 2008 », il souligne néanmoins que leur situation demeure délicate. Au point que certains établissements bancaires, comme Bank of America et JPMorgan Chase, entre autres, avaient déjà volontairement arrêté les rachats d’actions au deuxième trimestre, c’est-à-dire avant l’intervention de la Réserve fédérale.

À l’heure où « les perspectives économiques s’assombrissent », selon le WSJ, ces restrictions et les stress tests programmés cet automne viennent compléter les traditionnels tests de résistance annuels déjà mis en place dans le cadre de la loi Dodd-Frank après la crise financière de 2008. Toujours avec l’idée de « déterminer si les groupes bancaires américains et les filiales de banques étrangères aux États-Unis présentent des risques systémiques en cas de crise, et s’ils disposent de suffisamment de liquidités », concluent Les Echos.

La rédaction