Les banques centrales vont agir plus vite

Par James Langton | 27 juin 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Dans le sillage des dernières mesures prises par les banques centrales en matière de taux d’intérêt, les économistes de la Banque CIBC revoient rapidement leurs projections de taux.

Les économistes de la Banque prévoient maintenant que la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine augmenteront leurs taux de 75 points de base lors de leurs prochaines décisions de fixation des taux.

« Il ne fait guère de doute que les grandes banques centrales sont pleinement engagées dans un effort visant à ramener l’inflation sur terre », affirment les économistes dans un rapport, notant qu’ils ont augmenté leurs prévisions de taux maximum et s’attendent maintenant à ce que les deux banques centrales atteignent ces sommets cette année, soit2,75 % pour la Banque du Canada d’ici septembre et 3,25 % pour la Réserve fédérale d’ici la fin de l’année.

Ces mesures entraîneront « un recul plus marqué de la croissance que ce que nous avions prévu et, dans l’économie canadienne plus sensible aux taux, davantage que ce que la banque centrale a négocié ».

Malgré cela, les économistes de la banque s’attendent toujours à ce que les économies évitent la récession – mais ils voient la croissance ralentir fortement et, en fin de compte, faire remonter les taux de chômage.

Si l’inflation devrait rester élevée à court terme, « des deux côtés de la frontière, nous pensons que la résolution de certains des problèmes d’offre, ainsi que le ralentissement de la croissance de la demande, entraîneront une baisse de l’inflation d’ici 2023 plus importante que ce que l’on attend actuellement », indique le rapport.

Le rapport affirme également que les banques centrales devraient être en mesure de ramener l’inflation vers leurs objectifs de 2 % à long terme, malgré la perspective d’autres tendances macroéconomiques – telles que la délocalisation de la production et la lutte contre le réchauffement climatique – qui augmenteront les coûts et, en fin de compte, les prix.

Ces facteurs peuvent affecter le niveau de vie, mais ne conduiront pas nécessairement à une inflation élevée, selon le rapport.

« Les inquiétudes liées à la démondialisation, aux coûts de la réduction des émissions de carbone ou aux coûts liés à l’incapacité à maîtriser le changement climatique devraient être axées sur les implications pour les revenus réels et le niveau de vie, et non sur l’inflation tendancielle », peut-on y lire.

C’est pourquoi, bien que des pics de prix à court terme puissent être causés par des guerres, des sécheresses et d’autres chocs ayant un impact sur les coûts, Milton Friedman avait raison lorsqu’il concluait que, sur une base durable, « l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire. Cela restera vrai même si les ajustements post-pandémie de la chaîne d’approvisionnement ou les frictions commerciales géopolitiques ajoutent aux coûts des entreprises », conclut le rapport.