Les banques impuissantes devant la prochaine crise

Par La rédaction | 30 mai 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le fonds obligataire californien Pimco met en garde contre l’impuissance des banques centrales à juguler une crise sur le marché des obligations.

La situation du marché du crédit est la pire que nous ayons connue… à égalité avec l’avant-crise financière de 2008, prévient Scott Mather, le chef des investissements à Pacific Investment Management Co. (Pimco), cité par Bloomberg.

« Nous le voyons dans l’accroissement de l’endettement des entreprises, la dégradation de la qualité du crédit et la dégradation des normes de souscription », explique M. Mather.

UNE ARME DÉSAMORCÉE

Or, lorsque le cycle économique prendra fin, les pertes sur les emprunts à effet de levier se retourneront contre les obligations, explique Beth MacLean, gestionnaire de portefeuille à Pimco. Et les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis ne font qu’accélérer le mouvement vers la fin du cycle économique, qui se traduira par une récession d’ici trois à cinq ans dans les pays à économies avancées.

Et quand surviendra cette crise, les banques centrales ne seront pas capables d’intervenir efficacement, indique M. Mather. Hormis la Réserve fédérale américaine (Fed), aucune autre banque centrale n’est en mesure de normaliser sa politique de taux d’intérêt. La Banque centrale européenne (BCE) et son homologue japonaise ne parviennent pas à relever leurs taux : ceux-ci semblent appelés à demeurer bas indéfiniment. Et même la Fed n’a réussi qu’à rehausser faiblement ses taux, au point d’avoir une marge de manœuvre historiquement réduite en cas de récession.

Quand la prochaine récession arrivera, les banques centrales pourraient bien être incapables de relancer leurs économies comme elles l’ont fait après la crise financière de 2008. On pourrait voir une crise comparable… sans solution comparable. La même maladie sans remède, en quelque sorte, craint Bloomberg.

La rédaction