Les gains de richesse liés à la pandémie sont anéantis

Par James Langton | 27 janvier 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Jeune couple triste, les mains posées sur la tête.
Photo : Antonio Guillem / 123RF

L’épargne et la richesse des ménages ont pris un coup au troisième trimestre de 2022, car la croissance des dépenses et de la dette a dépassé le revenu et les actifs, selon de nouvelles données de Statistique Canada.

Dans l’ensemble, les gains réalisés par les ménages pendant la pandémie se sont évaporés dans le contexte de l’évolution des conditions économiques et financières.

« Contrairement à ce qui s’est passé au début de la pandémie, la richesse des ménages a récemment été assaillie par une tempête parfaite de pressions économiques, avec une baisse de la valeur des actifs et des turbulences sur les marchés financiers et immobiliers, ainsi qu’une hausse des taux d’intérêt et une inflation élevée persistante », constate Statistique Canada.

Cette tempête parfaite a entraîné une baisse de 6,0 % de la valeur nette moyenne des ménages au troisième trimestre, par rapport au même trimestre de l’année précédente.

« En moyenne, quelle que soit la caractéristique démographique ou économique d’un ménage, les gains de richesse des ménages acquis au cours de l’année précédente ont été effacés », continue Statistique Canada.

Parallèlement, l’écart de richesse des ménages – la différence entre les 20 % supérieurs et les 40 % inférieurs – a continué de se creuser au troisième trimestre, augmentant d’un demi-point de pourcentage.

Pour les 20 % du haut de l’échelle, la baisse de la valeur nette est due à la chute de la valeur des biens immobiliers et des actifs financiers. Pour les ménages à faible revenu, l’endettement plus élevé est à blâmer.

Statistique Canada a noté que la dette moyenne est restée stable pour les 20 % de ménages les plus riches (augmentation de seulement 0,1 %), mais qu’elle a augmenté de 7,9 % pour les moins riches.

Les ménages à faible revenu ont été le plus durement touchés par l’évolution de la situation, a indiqué l’organisme, car la valeur nette des 40 % des personnes ayant le revenu le plus faible a diminué de 10,8 % au cours du trimestre, et l’épargne nette de ce groupe a baissé de 12 % par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie.

La classe moyenne est également mise à mal par l’augmentation des dépenses des ménages.

Selon Statistique Canada, le quintile des revenus moyens a subi la plus forte baisse de l’épargne nette au troisième trimestre, soit une diminution de 14,8 % par rapport à l’année précédente.

« Au cours de la dernière année, parallèlement aux pressions inflationnistes, les ménages de chaque quintile de revenu ont augmenté leurs dépenses pour la plupart des biens et services, en particulier les services de restauration et d’hébergement, l’habillement et les chaussures, ainsi que le transport.

Les ménages à revenu élevé résistent mieux.

Statistique Canada a indiqué que, pour les 20 % de personnes ayant les revenus les plus élevés, le revenu disponible moyen est resté stable par rapport au même trimestre de l’année précédente, les augmentations des revenus du travail indépendant, des dividendes des actionnaires et des dépôts bancaires ayant compensé la baisse des salaires. Les ménages du quintile suivant ont enregistré la plus faible baisse de l’épargne, de seulement 2,2 % d’une année sur l’autre.

« En général, les ménages dont le revenu disponible est plus élevé ont tendance à mieux absorber les augmentations du coût de la vie, car une plus petite partie de leur budget est consacrée aux dépenses de première nécessité », conclut le rapport.

James Langton

James Langton est journaliste pour Advisor.ca et Investment Executive. Depuis 1994, il fait des reportages sur la réglementation, le droit des valeurs mobilières, l’actualité de l’industrie et plus encore.