Les jeunes rêvent toujours de devenir propriétaires

Par La rédaction | 11 février 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Jeune couple et leur bébé dans leur nouvelle maison, entourés de boîtes.
Photo : goodluz 123RF

Malgré le resserrement des règles hypothécaires, la hausse du prix des propriétés et l’augmentation des taux d’intérêt, les jeunes Québécois n’ont pas abandonné leur rêve de devenir propriétaires. Ils sont toutefois très soucieux de leur niveau d’endettement.

Près de la moitié (46 %) des ménages québécois dont les membres sont âgés de 18 à 34 ans ont l’intention d’acheter une propriété au cours des cinq prochaines années, révèle un sondage Léger mené pour le compte de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ) et le Fonds immobilier de solidarité FTQ.

Les membres de la génération Y sont motivés à accéder à la propriété pour avoir une meilleure qualité de vie et pour investir à long terme, note le sondage. Tous âges confondus, 23 % des ménages québécois projettent de faire l’acquisition d’une propriété d’ici cinq ans.

DES EMPRUNTEURS PRUDENTS

L’étude semble indiquer que la majorité des acheteurs gèrent prudemment leur emprunt hypothécaire. Les trois quarts des ménages qui ont acheté au cours des cinq dernières années ont des paiements hypothécaires mensuels de moins de 1 000 $, et 80 % des répondants se disent à l’aise avec leur niveau d’endettement.

La hausse des taux d’intérêt est toutefois inquiétante puisque 32 % des acheteurs passés déclarent ne pas pouvoir faire face à une hausse de 2 % du taux hypothécaire. La crainte d’une forte hausse des taux d’intérêt augmente chez les 18-34 ans, dont 37 % disent ne pas pouvoir encaisser une telle hausse.

La majorité des ménages (63 %) ont un terme hypothécaire de cinq ans ou plus, et 72 % des ménages optent pour une hypothèque à taux fixe. Chez les 18-34 ans, 59 % choisissent un terme de cinq ans et 75 % ont un taux fixe.

La vaste majorité des premiers acheteurs (84 %) obtiennent un prêt dès leur demande initiale. Chez les Y, 81 % sont admissibles dès leur première demande, et seulement 3 % d’entre eux déclarent avoir dû choisir une propriété moins chère parce qu’ils n’ont pas été admis à leur première demande de prêt hypothécaire.

Autre constat, parmi les acheteurs des cinq dernières années, une large part (43 %) réussit à verser plus de 20 % de la mise de fonds nécessaire à l’acquisition d’une propriété, ce qui leur évite de devoir assurer leur hypothèque. La constitution de la mise de fonds demeure toutefois difficile pour les 18-34 ans, puisque 76 % d’entre eux n’arrivent pas à accumuler les 20 % nécessaires.

« Même si les intentions d’achat sont fortes, dans la réalité, parmi les 18 à 34 ans, seulement un acheteur sur quatre réussit à réunir une mise de fonds de 20 % ou plus et, dans plusieurs cas, c’est grâce à l’aide de ses parents. La mise de fonds est encore un des principaux freins à l’accès à la propriété. L’APCHQ considère que des mesures peuvent être prises afin de permettre aux jeunes familles de réaliser leur rêve d’acheter leur première maison », indique Paul Cardinal, directeur du service économique de l’APCHQ.

Les économies personnelles sont la première source de mise de fonds pour 45 % des ménages, suivies par le régime d’accession à la propriété (RAP) pour 30 %. Les dons (9 %) et les prêts (4 %) de membres de l’entourage constituent aussi une des sources principales de la mise de fonds.

LES MAISONS UNIFAMILIALES CONSERVENT LEUR ATTRAIT

Parmi tous les types de propriétés disponibles sur le marché, ce sont les maisons unifamiliales qui font le plus rêver les acheteurs. Parmi les ménages ayant l’intention d’acheter dans les cinq prochaines années, 65 % veulent se tourner vers les maisons.

Perçues comme plus abordables, les maisons existantes ont davantage la cote auprès des acheteurs que les constructions neuves. Les 20 % de ménages qui choisissent tout de même cette option le font parce que les maisons neuves sont livrées clés en main et qu’elles répondent mieux à leurs critères de recherche.

Les condos sont surtout populaires dans la grande région de Montréal et chez les personnes de 55 ans et plus.

Les quatre principaux critères de choix pour l’acquisition d’une propriété sont le prix, la proximité des services (restaurants, épiceries, commerces, hôpitaux, etc.) et la sécurité environnante, ex-æquo avec la proximité du travail.

À la grandeur du Québec, 53 % des 18-34 ans préfèrent la banlieue, en particulier pour des raisons de prix. Parmi ceux qui ont acheté une propriété entre 2013 et 2018, 74 % ont opté pour la banlieue. En outre, 30 % des 18-34 ans opteraient pour les centres-villes si les prix étaient plus abordables.

La rédaction