Les minorités davantage touchées par la pandémie

Par La rédaction | 7 juillet 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Femme noire pensive
Photo : Juanmonino / iStock

Selon une nouvelle étude de Statistique Canada, les retombées économiques de la crise de la COVID-19 ont une incidence plus importante sur les minorités visibles au Canada.

L’agence nationale de statistique a publié une étude qui révèle que, bien que les travailleurs blancs et les travailleurs appartenant à des minorités enregistrent des taux similaires de perte d’emploi ou de réduction des heures de travail en raison de la pandémie, les minorités ont eu plus de mal à payer leurs factures.

Citant les résultats d’un sondage mené en ligne entre le 26 mai et le 8 juin, Statistique Canada a rapporté que pour les répondants au sondage qui étaient employés avant la fermeture de l’économie, pour presque tous les groupes ethniques, environ un tiers ont connu une perte d’emploi ou une réduction des heures de travail.

Pourtant, le rapport a également constaté que les participants des minorités visibles étaient plus susceptibles que les participants blancs de dire que la pandémie avait affecté leur capacité à répondre à leurs obligations financières et à leurs besoins, tels que le loyer ou les versements hypothécaires, les services publics et l’épicerie.

« La plupart des groupes de minorités visibles avaient des parts plus élevées déclarant un impact financier négatif fort ou modéré de la COVID-19 », a déclaré Statistique Canada, notant que les répercussions négatives étaient particulièrement élevées parmi les groupes qui enregistraient les taux de pauvreté les plus élevés avant la pandémie.

En effet, l’étude a noté que les groupes minoritaires sont souvent confrontés à des situations d’emploi plus précaires et à des taux de pauvreté plus élevés, de sorte que « leur capacité à s’adapter aux pertes de revenus dues aux interruptions de travail est probablement plus limitée ».

Selon le document, ces taux de pauvreté plus élevés sont en partie liés à la prévalence des minorités visibles chez les immigrants récents au Canada.

« Les immigrants récents étaient beaucoup plus susceptibles de vivre dans la pauvreté que les immigrants de longue durée et les Canadiens de naissance », a indiqué l’étude.

Après ajustement en fonction de divers facteurs démographiques, tels que le statut d’immigration, le niveau de scolarité et le statut d’emploi, l’écart dans le taux de pauvreté des minorités se réduit « mais reste important », selon le rapport.

L’étude a également révélé qu’environ 19 % des participants au sondage ont demandé des aides fédérales de soutien du revenu, comme la Prestation canadienne d’urgence et l’assurance-emploi. L’étude a noté que pratiquement tous les candidats (95 %) ont reçu une aide.

« Le fait de recevoir une aide fédérale était associé à un niveau de confiance plus élevé dans les gouvernements et les autorités sanitaires pour prendre de bonnes décisions quant au moment et à la façon de rouvrir les lieux de travail et les espaces publics, alors qu’un impact financier fort ou modéré de la COVID-19 était associé à une baisse niveau de confiance », note l’étude.

En dépit de ces facteurs, tous les groupes ont signalé un niveau de confiance similaire envers le gouvernement et les autorités sanitaires, toujours selon l’étude.

La rédaction