Les obligations profitent du blocage américain

20 octobre 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les débats parlementaires aux États-Unis sur le relèvement du plafond de la dette rendent les obligations plus attractives.

Le blocage du trésor américain pourrait alarmer les détenteurs d’obligations, inquiets que le gouvernement des États-Unis n’honore pas les intérêts reliés à ses obligations. Pourtant, ces mêmes propriétaires d’obligations pourraient figurer parmi les bénéficiaires de cet épisode de la politique américaine, entrevoit Advisorpedia.

La crise du plafond de la dette est avant tout un bras de fer politique entre les démocrates et les républicains. Ce conflit politique se traduit, dans le pire des cas, par un retard dans le paiement des intérêts par le trésor américain. Il ne donne jamais lieu à un défaut de paiement sur les intérêts et le capital emprunté par le gouvernement américain. Les conséquences pour les détenteurs d’obligations sont donc techniques : ils savent que le Trésor américain paiera les intérêts prévus, même si le blocage politique peut retarder leur mise en paiement.

Pour les investisseurs, c’est surtout une opportunité d’acheter des obligations à prix plus bas et avec des rendements plus élevés. Le scénario de cette crise suit le même cours que les précédentes crises du plafond de la dette : les taux à dix ans grimpent fortement quand les premières inquiétudes surviennent, avant de retomber lorsque le compromis politique devient probable.

Certes, l’inflation semble partie pour demeurer relativement élevée plus longtemps qu’on pouvait le penser. Et les taux d’intérêt sont repartis à la hausse quand la Réserve fédérale (Fed) a commencé à parler de réduire progressivement ses achats d’obligations.

Mais ces deux événements ne dureront pas. Quand les pénuries de matières premières et de marchandises se résorberont, l’inflation reviendra à son niveau d’avant la pandémie. Et lorsque la Fed diminuera concrètement ses rachats d’obligations, les rendements chuteront, puisque les investisseurs réduiront leur appétit pour le risque. Ils privilégieront la diminution du risque puisque le contexte aura réellement changé : les obligations seront moins susceptibles d’être rachetées par la banque centrale américaine, qui est l’acquéreur le plus solvable qu’on puisse imaginer.

En attendant ce retour à la « normale », le contexte de cette crise du plafond de la dette rend les obligations plus attractives. Et cette attractivité est renforcée par la surévaluation des marchés d’actions. Ce moment ne durera pas, ce qui en fait une opportunité pour renforcer les portefeuilles en obligations.