Les premiers ministres les plus dépensiers

Par La rédaction | 21 juillet 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Quel est le premier ministre canadien qui a laissé en héritage la plus lourde dette à la population ?

Si vous avez répondu Justin Trudeau, vous êtes dans l’erreur même si vous n’êtes pas loin de la vérité. En fait, le gouvernement Trudeau a augmenté la dette par personne de 35,3 % depuis 2015, soit le troisième montant le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale, révèle une étude publiée par l’Institut Fraser.

En 2022, la dette fédérale par personne devrait s’élever à 47 070 $, ce qui est légèrement moins qu’en 2021 alors qu’elle s’est élevée à 48 955 $.

« Même si certaines dépenses d’urgence pour la COVID-19 étaient nécessaires, l’augmentation importante de la dette fédérale au cours des dernières années signifie que plus d’argent des contribuables servira à payer les intérêts et que les générations futures devront payer les dépenses d’aujourd’hui », soutient Jake Fuss, directeur associé des études financières à l’Institut Fraser et coauteur de Examining Federal Debt in Canada by Prime Ministers Since Confederation, 2022.

GUERRES ET RÉCESSIONS

Il est certain que le contexte historique joue pour beaucoup dans l’état de la dette publique. Des conflits mondiaux et de multiples ralentissements économiques ont contribué de façon importante à la croissance substantielle de la dette par personne.

Parmi tous les gouvernements depuis la Confédération, c’est celui du premier ministre Robert Borden qui a augmenté le plus l’endettement par personne (188,1 %). Lui qui a été à la tête du pays de 1911 à 1920 a gouverné pendant la Première Guerre mondiale et quatre années de ralentissement économique.

William Lyon Mackenzie King a pour sa part augmenté la dette publique de 145,2 % durant ses mandats de 1921 à 1930 et de 1935 à 1948, des années marquées par les contrecoups d’un krach boursier et un second conflit mondial.

« En période de ralentissement économique, le gouvernement fédéral perçoit moins de revenus et dépense davantage à mesure que les revenus diminuent et que les Canadiens tirent davantage parti de services comme l’assurance-emploi. Ces ralentissements contribuent grandement à l’accumulation de la dette fédérale, mais ils échappent au contrôle direct des premiers ministres », soulignent les auteurs de l’étude.

CONTRÔLE DES DÉPENSES

Il y a bien évidemment des exceptions à la règle. Les premiers ministres Steven Harper et John Diefenbaker ont connu des récessions au cours de leur mandat, mais ont augmenté la dette par personne à un taux beaucoup plus faible que Justin Trudeau, soit 11,4 % et 5,5 %, respectivement.

Quant à Louis St-Laurent, il a réduit la dette fédérale par personne de 34,3 %, malgré deux récessions pendant son mandat de 1948 à 1957.

« Le gouvernement fédéral devrait accorder plus d’attention à l’accumulation de sa dette, d’autant plus que les taux d’intérêt devraient continuer d’augmenter », conclut M. Fuss.