Les régimes de retraite au plus bas

Par La rédaction | 2 avril 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Signe de dollar en 3D explosant entre les mains ouvertes d'un homme d'affaires.
Photo : Sebastien Decoret / 123RF

La solvabilité des régimes de retraite à prestations déterminées canadiens a plongé de 13 points depuis le début de l’année.

La chute des marchés boursiers mondiaux a éreinté la santé des régimes de retraite à prestations déterminées au Canada. Leur solvabilité a reculé de 13 points comparativement à leur niveau du quatrième trimestre 2019, indique la firme Aon.

Le ratio de solvabilité médian s’établit à 89,1 %, soit une baisse par rapport aux 102,5 % de la fin de 2019. Début janvier, la dynamique des marchés boursiers avait fait approcher l’indicateur de son sommet historique.

La moitié de cette baisse est imputable au seul mois de mars, où la solvabilité a perdu 6,7 %. À la mi-mars, l’indicateur avait même reculé jusqu’à toucher 85,7 %, avant de rebondir dans la deuxième quinzaine du mois.

« Mars a peut-être été le mois le plus cruel pour les actions, mais nous ne sommes pas sûrs que la volatilité ait pris fin », avertit Erwan Pirou, directeur des placements chez Aon. À court terme au moins, nous prévoyons une suppression du rendement des obligations et la poursuite de la volatilité des obligations, ce qui signifie que les régimes de retraite doivent continuellement réévaluer leurs stratégies d’atténuation du risque. »

UNE NOUVELLE CHUTE

La solvabilité des régimes canadiens à prestations déterminées avait déjà chuté lors de la crise financière de 2008, descendant largement en-dessous des 80 %. Ce ratio avait alors mis cinq ans avant de remonter au-dessus des 90 % en 2014, puis de connaître un recul en 2016 quand il avait touché un creux de 86 %.

La chute des rendements des obligations a accru de 6,3 % les engagements de retraite. Les rendements des obligations canadiennes de référence à 10 ans ont chuté de 91 points de base au premier trimestre. De leur côté, les rendements des obligations à long terme ont baissé de 38 points de base.

Le rendement médian des actifs à la fin du premier trimestre était de -6,6 %, contre +1,6 % au quatrième trimestre 2019.

« Le premier trimestre de 2020 s’annonce comme le pire depuis plus d’une décennie pour les régimes de retraite canadiens, et peut-être même de tous les temps, pour les marchés financiers, affirme Claude Lockhead, associé exécutif des Solutions pour la retraite chez Aon. Nous pensons que c’est une bonne pratique pour les régimes de retraite de rester fidèles à leurs stratégies de gestion de risque. Le moment est venu de réagir de manière mesurée et non pas excessive à des conditions de marché qui sont encore en évolution. » 

La rédaction