Les rendements faibliront, prévoit Desjardins

Par La rédaction | 11 novembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : gajus / 123RF

Les économistes de Desjardins s’attendent à un ralentissement des rendements des catégories d’actif, après une année 2019 remarquable. Cependant, des événements dans la politique américaine ou les relations internationales pourraient agiter les marchés dans les prochains mois.

Les auteurs de cette note de Desjardins rappellent qu’après dix mois, un portefeuille type composé de 35 % d’actions canadiennes, de 15 % d’actions américaines, de 45 % d’obligations canadiennes et de 5 % de bons du Trésor sur trois mois affichaient un rendement de près de 13 %. Une telle performance en ferait la meilleure année depuis 2009. Cela s’expliquerait par la forte baisse des taux obligataires et le rebond des places boursières, qui avaient souffert à la fin de 2018. 

VOLATILITÉ EN VUE

Cependant, les craintes de récession ou de guerre commerciale, le processus de destitution de Donald Trump et les élections américaines de novembre 2020 pourraient nourrir la volatilité des marchés en 2020.

Les négociations s’intensifient entre les États-Unis et la Chine pour en venir à une entente commerciale et les relations se réchauffent quelque peu, mais l’incertitude demeure. De la même manière, le report du Brexit au 31 janvier 2020 a un peu rassuré les investisseurs, mais sans régler le fonds du problème. On en sait toujours peu sur les conditions du Brexit et surtout sur les futures relations, notamment commerciales, entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. 

Desjardins prévoit aussi une remontée des taux obligataires, par ailleurs déjà amorcée, ce qui devrait limiter le rendement des titres à revenu fixe. 

CROISSANCE RÉSILIENTE

Côté économique, Desjardins note que la croissance demeure assez stable autour de 1,9 % aux États-Unis, soutenue surtout par la montée des dépenses de consommation et de l’investissement résidentiel. Au Canada, la croissance demeure aussi résiliente, mais pourrait diminuer. Elle a connu un ralentissement avec de faibles progressions de 0,1 % en juillet et en août, mais après avoir enregistré un intéressant 3,7 % à rythme annualisé au deuxième trimestre. 

ATTENTION AUX DEVISES

Par ailleurs, l’énoncé de politique monétaire de la Banque du Canada à la fin octobre a semblé mettre un peu de plomb dans l’aile du huard, qui a légèrement fléchi. Alors qu’il s’échangeait à tout près de 0,77 $US avant l’énoncé, il a baissé à 0,76 $US par la suite. Au contraire, l’euro a augmenté, passant à 1,11 $US à la fin octobre.

Desjardins recommande de rester prudent par rapport aux devises, toujours en raison des incertitudes commerciales qui pourraient augmenter le recours au dollar américain comme valeur refuge et ainsi faire mal à d’autres devises. Le huard pourrait glisser à près de 0,75 $US d’ici la fin de l’année. 

SUSPENDUS AU LÈVRES DES BANQUES CENTRALES

Il va sans dire que l’année 2020 sera rythmée par les décisions de la Réserve fédérale américaine (Fed) et, ici, par celles de la Banque du Canada.

La Fed semble revenir à une position plus neutre après une nouvelle baisse de 25 points de base annoncée le 30 octobre dernier. Du côté de la Banque du Canada, la vigilance est de mise, bien qu’elle ait encore laissé son taux directeur inchangé à 1,75 % le 30 octobre dernier. La BoC anticipe une croissance inférieure au potentiel dans la deuxième moitié de 2019 et fait face à des pressions inflationnistes modérées. Elle pourrait avoir recours à des baisses de taux au besoin.

La rédaction