Les taux montent, l’insolvabilité aussi

Par La rédaction | 12 Décembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Portefeuille vide ouvert.
Photo : Parintorn Vaewhongs / 123RF

Le resserrement de la politique monétaire de la Banque du Canada commence à se faire sentir dans les portefeuilles des Canadiens, qui sont de plus en plus nombreux à se déclarer insolvables.

En octobre, le nombre de dossiers d’insolvabilité des consommateurs à l’échelle canadienne atteignait 11 641, selon les données du Bureau du surintendant des faillites. Il s’agit d’une hausse de 9,2 % par rapport à la même date l’an dernier, et d’un bond de 16,4 % comparativement à septembre.

En prenant en compte les dix premiers mois de l’année, le nombre de dossiers d’insolvabilité a progressé de 1,5 % par rapport à 2017, rapporte Le Devoir. Les faillites sont en recul de 5,7 %, mais les propositions de consommateurs enregistrent une hausse de 8,1 %.

La hausse du taux d’insolvabilité en octobre a été légèrement plus marquée au Québec que dans le reste du pays : 9,8 % comparativement à octobre 2017 et 17,4 % par rapport à septembre. La progression sur un an y est toutefois largement inférieure à celle observée en Colombie-Britannique (19,7 %), en Saskatchewan (15,6 %) et en Alberta (12,3 %).

CE N’EST QUE LE DÉBUT

La hausse des taux d’intérêt au pays « commence à se refléter dans le nombre de Canadiens insolvables qui déposent un dossier de faillite ou une proposition », constate Chantal Gingras, présidente de l’Association canadienne des professionnels de l’insolvabilité et de la réorganisation au Canada (ACPIR).

La Banque du Canada a pourtant entrepris de remonter son taux directeur en juillet 2017. Pourquoi les effets ne se font sentir que maintenant? Selon une analyse de l’ACPIR, il existe généralement un décalage de deux ans entre le début d’une période de taux haussiers et l’augmentation du nombre de dossiers d’insolvabilité. Mme Gingras explique que, par exemple, « les hausses successives des taux d’intérêt de 2004 à 2006 expliquent en bonne partie le bond de 54 % du nombre de dossiers d’insolvabilité déposés entre 2006 et 2009.

« On s’attend à ce que le nombre de dossiers d’insolvabilité de consommateurs continue de grimper en 2019 et par la suite », souligne-t-elle.

La rédaction