Les tours de Montréal attirent les riches investisseurs

Par La rédaction | 25 novembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Gratte-ciels du centre-ville de Montréal.
Photo : Benoit Daoust / 123RF

Des fortunes familiales colossales se constituent par le bais d’investissements dans certaines tours à bureaux du centre-ville de Montréal, rapporte le Journal de Montréal.

Dans un dossier intitulé « À qui appartient Montréal? » publié samedi, le quotidien du groupe Québecor Média révèle qu’« un milliardaire allemand, qui contrôle notamment la marque de crèmes pour le visage Nivea, investit discrètement dans les gratte-ciel » de la métropole québécoise.

Selon le JdeM, Wolfgang Herz possède en effet déjà « trois adresses prestigieuses », dont l’un des 10 plus hauts gratte-ciel de la ville, au 1501, rue McGill College. « Le magnat du commerce de détail fait partie d’une poignée de fortunes familiales plutôt discrètes, qui détiennent une bonne partie des grandes tours de bureaux dans le centre-ville, aux côtés des grands fonds de pension et des investisseurs institutionnels », écrit le journal. À l’appui de ses dires, il publie d’ailleurs une carte interactive indiquant le nom des propriétaires de plusieurs de ces immeubles.

UN EMPIRE DE PRÈS DE SEPT MILLIARDS DE DOLLARS

D’après le magazine Forbes, l’homme d’affaires allemand et son frère Michael seraient ainsi à la tête d’un empire pesant près de sept milliards de dollars. Outre le 1501, rue McGill College, l’une des sociétés qu’ils détiennent possèderait également un autre bâtiment prestigieux, soit l’édifice patrimonial du 728, rue Sainte-Catherine Ouest (où se trouvent les bureaux montréalais de Google), de même que le 800, boulevard René-Lévesque Ouest, qui fait partie du complexe dans lequel se trouve l’hôtel Reine-Elizabeth.

Le Journal mentionne par ailleurs d’autres très riches investisseurs intéressés par les rendements de l’immobilier de bureau dans la métropole. C’est le cas par exemple de la famille Saputo qui, en l’espace d’une quinzaine d’années, est elle aussi devenue « l’une des fortunes privées les plus puissantes dans les grandes tours de bureaux montréalaises ». Notant que le clan Saputo s’est associé à d’autres partenaires, dont le magnat de l’immobilier Vincent Chiara, pour réaliser ces investissements, le quotidien précise qu’ensemble, ils ont acquis la tour de la Bourse, la tour CIBC ainsi que la moitié de l’édifice Sun Life.

Cet engouement des ultrariches pour l’immobilier de bureau montréalais n’est pas un phénomène nouveau. Moins chère que de l’autre côté de la frontière ou que dans plusieurs grandes villes du Vieux Continent, notamment Londres et Paris, la métropole attire en effet ce type d’investisseurs depuis déjà plusieurs années. Et la tendance ne semble pas près de s’inverser, si l’on en croit une récente étude de PwC et de l’Urban Land Institute (ULI), basé à Toronto.

LE MARCHÉ DES TOURS À BUREAUX EST EN PLEIN ESSOR

Publié au mois de septembre, ce document sur les tendances de l’immobilier pour 2020 (en anglais) montre notamment que, l’an prochain, les valeurs sûres se trouveront principalement dans l’immobilier résidentiel, mais également dans l’immobilier industriel. Et pour ce dernier segment, ce sont les unités à prix moyen, les développements axés sur les navetteurs ainsi que sur l’entreposage et la gestion des commandes (installations d’entrepôts situés près des centres résidentiels) qui offriront le potentiel le plus intéressant, si l’on en croit l’analyse de PwC et de l’ULI.

Selon leur étude, les cinq principaux marchés à surveiller l’an prochain seront, par ordre d’importance, ceux de Vancouver, Toronto, Montréal, Ottawa et Halifax. Les auteurs de l’enquête indiquent que, sur le plan de la croissance économique, la métropole québécoise poursuivra sur sa lancée d’ici la fin de l’année, quoiqu’à un taux légèrement inférieur à celui de 3,4 % observé en 2018. Concrètement, les immeubles industriels constitueront l’une des deux grandes forces de son marché immobilier (avec les maisons multifamiliales).

Les analystes de PwC et de l’ULI relèvent enfin que le segment des immeubles de bureaux s’est montré solide cette année et que ce marché en plein essor attire toujours d’importants investissements. En effet, soulignent-ils, il s’y conclut beaucoup d’opérations, notamment entre de grands investisseurs institutionnels américains et de petites sociétés de capital-investissement qui jugent que la stabilité de la région est prometteuse.

La rédaction