L’inflation fera-t-elle éclater une bulle financière?

Par La rédaction | 17 juin 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : alphaspirit / 123RF

Le retour de l’inflation pourrait bien provoquer l’éclatement d’une bulle sur les marchés, prévient un expert.

La hausse de l’inflation et des taux d’intérêt sonnera-t-elle la fin d’un marché trop euphorique ? C’est ce que croit George Athanassakos, professeur de finances à l’école de gestion de l’Université de Western Ontario, dans le Globe and Mail.

En se tournant vers le passé, on peut voir que l’éclatement des bulles financières a souvent été précédé par le renchérissement du niveau général des prix et des taux d’intérêt. Le krach boursier d’octobre 1987 est survenu alors que les taux d’intérêt des fonds fédéraux venaient de passer de 6 % au début de 1987 à 7,4 % à la fin de septembre 1987.

La bulle techno de 2000 a suivi une évolution des mêmes taux d’intérêt de 4,27% à la fin de 1998 à 6,5 % en août 2000. Quant à la crise financière de 2008-2009, elle a fait irruption dans un contexte où les taux des fonds fédéraux étaient monté en flèche d’environ 1 % en 2004 à 5,5 % en 2007.

À chacune de ces crises, une bulle de survalorisation s’est disloquée Or, de telles bulles naissent naturellement sur les marchés. Elles sont favorisées par la tendance humaine à faire preuve de plus en plus d’optimisme au fur et à mesure que la dernière crise s’efface des mémoires, et que de nouveaux produits financiers renouvellent l’engouement acheteur.

Aujourd’hui, l’investissement sur marge se développe rapidement, facilité par les innovations technologiques, qui facilitent la circulation d’informations – vraies ou illusoires – sur les réseaux sociaux et qui mettent les marchés à portée de téléphone intelligent. Actuellement, tout le monde peut se sentir expert et spéculateur, même sans l’être réellement. Résultat : de nombreux investisseurs individuels tendent à se précipiter sur des perspectives haussières, en utilisant les effets de levier.

Or, le marché est déjà fortement valorisé. La valeur des actions par rapport au PIB est à son plus haut niveau depuis les années 1950… à l’exception de l’année qui a précédé l’éclatement de la bulle technologique, souligne George Athanassakos.

Les marchés sont donc mûrs pour qu’une bulle éclate. ET justement, les taux d’intérêt ont commencé à grimper. Le rendement du Trésor américain à 10 ans vient de passer de 0,6 % à 1,6 % en quelques mois. Sera-ce suffisant pour provoquer une forte correction? Nous en sommes plus proche que jamais, croit le professeur de finances.

La rédaction