L’inflation risque de ne plus être la mesure la plus appropriée

Par La rédaction | 26 août 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : marchmeena29 / istockphoto

Les Canadiens croient que les mesures officielles d’inflation ne reflètent pas les coûts croissants auxquels ils sont confrontés, a déclaré un haut responsable de la Banque du Canada, la pandémie de la COVID-19 creusant encore plus l’écart entre la perception et la réalité, rapporte le Financial Post.

Une partie de cette distorsion peut être liée à des changements dans les habitudes de consommation au cours des six derniers mois, car les Canadiens ont dépensé moins pour des choses où les prix sont à la baisse, comme l’essence, et davantage pour des choses où les prix ont augmenté, comme l’épicerie.

Dans un discours prononcé devant l’Association canadienne pour l’économie d’entreprise, le vice-gouverneur Lawrence Schembri a déclaré que l’écart de perception sur les prix avait des implications importantes pour la banque centrale, qui depuis trois décennies a visé un taux d’inflation annuel de 2 %.

Il a déclaré que la banque avait bénéficié au cours des 25 dernières années d’anticipation bien ancrées en matière d’inflation, qui sont actuellement mises à l’épreuve par des conditions économiques agitées par la pandémie. Il soutient que le maintien et l’augmentation de la confiance du public sont d’une importance vitale pour toute action politique que la banque centrale prend pour maintenir les prix – et par extension l’économie – stables.

« C’est plus qu’un simple chiffre. L’atteinte continue de notre cible [d’inflation] contribue à l’amélioration du niveau de vie de tous les Canadiens, a-t-il déclaré, selon le texte préparé de son discours de mardi. Lorsque les gens et les entreprises sont convaincus de savoir quel sera le taux d’inflation, ils peuvent élaborer de meilleurs plans à long terme pour leur carrière, leurs économies et leurs investissements. »

CHANGEMENTS DANS LES HABITUDES DE CONSOMMATION

La sous-gouverneure Carolyn Wilkins, numéro deux de la banque, se prononcera lors d’un événement que l’institution organise mercredi sur des modèles de rechange pour cibler l’inflation annuelle telle que mesurée par l’indice des prix à la consommation.

Cette mesure a été ébranlée par un changement des habitudes de dépenses pendant la pandémie. Statistique Canada, qui calcule l’indice en mesurant les prix de centaines de biens et services, a constaté que les gens dépensent moins pour des choses qui tiennent davantage compte de l’inflation et plus pour des choses qui ont un effet moindre.

Les recherches que la banque a menées avec Statistique Canada pendant la pandémie ont suggéré que les augmentations de prix sont proches des lectures officielles de l’inflation, même si l’on tient compte des différences dans les achats en fonction de la composition du ménage, du niveau de revenu, de l’éducation, de l’âge et des locataires par rapport aux propriétaires, a déclaré Lawrence Schembri.

Il a conclu son discours en disant que la banque centrale doit communiquer souvent, clairement et systématiquement avec un large public pour mieux influencer les attentes sur les prix et maintenir sa propre crédibilité.

La rédaction