Pourquoi les banques raffolent de la blockchain

Par La rédaction | 5 juin 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Monsit Jangariyawong / 123RF

Certaines grandes institutions financières, dont JP Morgan, s’intéressent de plus en plus aux jetons numériques en vue de numériser les actifs de leurs clients, puis d’accélérer et d’automatiser les transactions, rapporte Trends-Tendances

Il est loin le temps où Jamie Dimon martelait en conférence de presse que « le bitcoin est une arnaque » et que « tout ceci finira par imploser »! Aujourd’hui, le patron de JP Morgan assure que ses propos avaient alors été « mal interprétés »… tandis que la plus importante banque des États-Unis a lancé en février son propre token (jeton numérique), baptisé JPM Coin.

Mais comme le souligne Trends-Tendances, le dirigeant américain n’est pas le seul à avoir contracté le « virus » de la cryptomonnaie. Ainsi, plusieurs autres établissements bancaires ont eux aussi amorcé un virage à 180 degrés sur cette question, notamment Mitsubishi UFJ Financial Group (MUFG), la principale institution financière japonaise, ainsi qu’un consortium de banques réunissant entre autres UBS, Barclays et Deutsche Bank autour du projet USC (Utility Settlement Coin), qui doit être lancé en 2020.

DES TRANSACTIONS QUASI INSTANTANÉES

Interrogé par le magazine économique belge, Vivien Brunot, consultant senior blockchain chez PwC, affirme que « ce n’est là qu’un début ». En effet, explique-t-il, la chaîne de blocs apporte une foule d’occasions aux banques, comme la possibilité d’enregistrer un actif et ses droits dans un token (jeton numérique). Un système « inédit » qui leur permet de s’échanger entre elles « instantanément et directement » de la valeur, y compris du liquide, et ce, sans intermédiaire. Depuis le mois de février, plusieurs gros clients de JP Morgan, qui gère quelque 2 700 milliards de dollars d’actifs, utilisent déjà le jeton numérique lancé par l’institution financière. « Au lieu de se transférer des liquidités, les clients de la banque s’envoient des cryptomonnaies sur des comptes [voués à cet usage] et convertibles en dollars », explique Vivien Brunot.

Résultat : les transactions s’effectuent en l’espace de seulement quelques secondes, voire minutes dans certains cas, comparativement à un à trois jours par les moyens traditionnels. Autre avantage, les jetons numériques peuvent circuler 24 heures sur 24 et aucun plafond ne limite leur utilisation. « Avec les tokens, les transactions sont rapides, quels que soient les montants. Une aubaine pour les banques, qui doivent chaque jour enregistrer, effectuer et vérifier des millions d’opérations », applaudit Trends-Tendances.

Ce système « permet d’enlever tous les intermédiaires et toutes les frictions », ce qui rend « beaucoup plus simple de réaliser des transactions aux quatre coins de la planète », résume Frédéric Montagnon, PDG de LGO Group, une société française spécialisée dans le développement de plateformes de chaîne de blocs pour le secteur financier.

La rédaction