« Québec doit partager ses surplus avec les contribuables »

Par La rédaction | 9 mars 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La solide croissance économique enregistrée au Québec au cours de ces dernières années a permis au gouvernement d’engranger d’importants surplus financiers qu’« il est temps de redonner aux contribuables », juge l’Institut économique de Montréal.

Dans un bref rapport publié lundi, l’IEDM rappelle en effet que, entre l’exercice financier 2014-2015 et celui de 2018-2019, la province a cumulé des surplus budgétaires totalisant 21,3 milliards de dollars, « ce qui plaide fortement pour une baisse de l’impôt sur le revenu des particuliers ».

La raison? Le think tank ultralibéral estime que ce montant « considérable » a été « perçu en trop » auprès des contribuables depuis cinq ans. « Cet argent appartient aux Québécois et leur revient de droit, et non au gouvernement. Lorsque l’on donne un billet de 20 dollars au caissier afin de boucler un achat de 15 dollars, on s’attend légitimement à ravoir la monnaie », explique l’auteur du document, Daniel Dufort, directeur principal des relations externes, communications et développement à l’IEDM.

« SAINE POLITIQUE ÉCONOMIQUE » ET « IMPÉRATIF MORAL »

Une attente d’autant plus justifiée, estime-t-il, que « pendant ce temps, les contribuables québécois sont toujours les plus taxés au pays ». La preuve? Le taux de pression fiscale s’élevait à 38,6 % du produit intérieur brut dans la Belle Province en 2018, alors que la moyenne dans le reste du Canada était de 32,2 %. Or, note Daniel Dufort, « un fardeau fiscal aussi élevé diminue considérablement le pouvoir d’achat des individus », ce qui aboutit au fait que « le revenu disponible des Québécois était le plus bas au pays en 2017 ».

En 2018-2019, les surplus budgétaires se sont élevés à 8,3 milliards de dollars, soit plus du quart de l’impôt prélevé sur le revenu des particuliers (31,8 milliards de dollars). Dans ce contexte, souligne l’IEDM, le gouvernement provincial aurait par exemple pu réduire l’impôt sur le revenu de chaque contribuable « de 10 % en moyenne ». Une telle politique aurait eu le mérite d’avoir « un impact significatif » sur la situation financière des ménages tout en générant des surplus, même après le versement au Fonds des générations.

L’idée d’un rattrapage économique du Québec étant à l’ordre du jour, poursuit Daniel Dufort, il est important de garder à l’esprit le rôle que la fiscalité peut jouer dans cette équation. En effet, insiste le dirigeant, des études réalisées notamment par l’Organisation de coopération et de développement économiques montrent que les économies dans lesquelles les gouvernements interviennent et dépensent le plus sont généralement les moins dynamiques, c’est-à-dire celles qui enregistrent les taux de croissance les plus faibles.

« Une façon simple et efficace d’augmenter le niveau de vie des Québécois et la productivité de notre économie est de procéder à une véritable baisse de l’impôt sur le revenu. Le contexte actuel représente une occasion à saisir. (…) De cette perspective, une baisse d’impôts peut relever autant d’une saine politique économique que d’un impératif moral », conclut Daniel Dufort.

La rédaction